Sur le terrain, ce n’est sûrement pas son fauteuil qui va empêcher Justin d’enchaîner services, coups droits ou revers, d’un bout à l’autre du court. Atteint d’une myopathie dégénérative, le jeune Lédonien de 17 ans pratique le tennis-fauteuil depuis près de 6 ans. Parmi ses titres les plus prestigieux : une 4e place à la Coupe du monde, en avril dernier.
Sa maladie engendrant un « manque de force, surtout dans les jambes », Justin se déplace en fauteuil depuis tout petit. Mais très tôt aussi, il s’est mis au sport : au basket, d’abord, puis au handball. À 12 ans, sur proposition de l’un de ses entraîneurs, il essaie le tennis. Il découvre alors une discipline qui lui correspond encore mieux : « Le basket demande de la puissance, alors qu’au tennis, il y a un côté plus technique, plus tactique, décrit-il, et le résultat ne dépend que de toi ! » Non seulement le jeune homme s’épanouit sur le court, mais il s’y montre très doué. Au meilleur de ses performances, il a atteint la 7e place au classement mondial !
Appelé en équipe de France
En 2017, alors qu’il est inscrit au Tennis club du bassin de Lons-le-Saunier (TCBL), il est appelé pour jouer en équipe de France Junior. Cette opportunité lui ouvre les portes de stages à Paris, « avec de très bons encadrants », mais aussi de tournois partout en France et à l’étranger. « J’ai surtout eu le privilège de participer à la Coupe du monde, l’équivalent de la Coupe Davis en tennis fauteuil, en Sardaigne, puis au Portugal », raconte Justin. « Partir de Lyon en avion, c’était déjà une expérience ! » sourit-il. Sur place, il partage le quotidien de l’équipe de France adulte. « Il y a vraiment une bonne ambiance ! ». Mais l’enjeu est surtout sur le court. Cette année, Justin a affronté les meilleurs joueurs de sa catégorie, venus des quatre coins du monde, de l’Australie aux États-Unis en passant par le Brésil. « On se connaît tous. A force de se rencontrer, je suis devenu très ami avec des Argentins notamment ».
Passage chez les adultes
Ces quelques jours de tournoi mondial sont particulièrement intenses pour le jeune homme, avec des matches qui durent des heures. « J’étais rincé à la fin », reconnaît Justin, dont la maladie a tendance à fatiguer les muscles… Pourtant, après une 4e place en poche, il a enchaîné, en rentrant en France, sur l’une de ses plus importantes épreuves du bac. Bac qu’il a décroché sans trop de difficultés. En septembre, il rejoindra la Burgundy School of Business (BSB), école de commerce de Dijon. C’est un nouveau départ pour le Lédonien, qui quitte aussi son club. Mais pas le tennis : à Dijon, il s’entraînera encore plus : « Je devrais jouer entre 6 et 8 heures par semaine », prévient Justin, qui entrera dans la catégorie « adultes ». Une performance dont même les médecins ne l’imaginaient pas capable il y a encore quelques années : « Selon eux, le sport n’était pas recommandé en raison de ma maladie… Ça a eu l’effet inverse sur moi ! » se réjouit Justin.
Camille Jourdan
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