Sa première expérience dans l’événementiel a été l’organisation d’un concert solidaire à la Rodia avec l’association
«la Course pour la vie». Une réussite, généreuse, dynamique, en faveur de Yann Bricout, adolescent ayant besoin de traitements médicaux coûteux. C’était en janvier dernier. Six mois plus tard, il organisait un
événement hip-hop, toujours à la Rodia, avec Scred Connexion, La Rumeur, Kreshendo et l’association 1DSens. Cette fois, c’était en tant que créateur d’entreprise, la SARL
«le Bruit qui pense», un nom clin d’œil à Victor Hugo (1). Depuis, il s’active sans répit et annonce déjà la venue de l’Orchestre National de Barbès (15 novembre à Audincourt) ou de D’Jal (one man show, le 28 janvier à Besançon).
Complète reconversion
Pour se lancer, Karim Roukeb est allé vite, avec un dynamisme à la hauteur de la passion qu’il met dans cette aventure.
«C’est vrai que si je reviens un an en arrière, je ne pensais pas que j'en serais là aujourd’hui».
Pour ce jeune homme de Devecey, l’événementiel est une reconversion complète. Jusqu’à présent, diplômé d’un DUT génie mécanique et productique et d’une licence en gestion de production, il a travaillé comme chargé d’affaires ou gestionnaire d’achats dans l’industrie.
«Mais quand j’étais jeune, je faisais partie de l'association des Jeunes de Devecey qui organisait des événements pour animer la vie de la jeunesse. A l’IUT aussi, j’ai beaucoup aimé m’investir. C’est toujours resté dans un coin de ma tête, avec l’idée, depuis longtemps, de créer ma boîte. J’ai été volontaire pour un licenciement économique et j’ai franchi le pas».
Accompagné par la BGE pour 3 ans, il a rapidement bouclé son plan d’affaires, signé avec une banque au bout de 2 rendez-vous, créé la société le 28 mars.
«Je pensais que ce serait plus compliqué, surtout dans ce secteur d’activité, mais tout est allé très vite dans le bon sens. Manou Comby (directeur de la Rodia) a été le premier à me faire confiance».
Sans compter les horaires
Marketing, négociations, partenariats, gestion administrative, il s’occupe de tout.
«C’est dans ma nature, dit-il. C’est un challenge au quotidien, avec un investissement personnel important, des risques et des incertitudes».
La première a été rapidement levée.
«Je pensais que venir du monde industriel serait une faiblesse, mais c’est plutôt un avantage. J’y ai acquis une rigueur, une régularité qui ne sont pas trop présents dans le monde culturel. On m’a prévenu qu’il y aurait beaucoup de pression, mais comparé à l’industrie, c’est le niveau en dessous. Ne pas avoir d’expérience me faisait un peu peur, mais en fait ce n’est pas une barrière. Quand on est carré et que le feeling passe, il y a beaucoup de possibilités».
Aujourd’hui, il ne compte plus ses heures, une condition nécessaire qu’il accepte volontiers.
«Je ne regrette pas car une grosse partie du travail est du plaisir. Quand je pars à la recherche d’artistes que je pourrais programmer, je n’ai pas vraiment l’impression de travailler. Quand ça plaît vraiment, on ressent moins la notion de contrainte».
Il n’a pas totalement délaissé le monde de l’industrie car une partie de son activité consistera à organiser des conventions et des séminaires pour entreprise (1).
«J’ai un réseau de connaissances pour me permettre de développer cet aspect mais ce sera pour 2015».
Pour l’instant, il est surtout occupé à boucler des dates, avec des événements pressentis à Besançon, Montbéliard ou Vesoul. Il veut agir en Franche-Comté et en Bourgogne dans un premier temps.
«En réalité, à mon niveau, il n’y a pas tellement de concurrence. Les entrepreneurs de spectacle présents ici sont sur de plus gros événements que ce que je veux organiser actuellement. Je me place en dessous et globalement, le projet est viable».
Stéphane Paris
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