En 2022, Juliette Labous a gagné sa première épreuve du World tour (le Tour de Burgos) et sa première étape d’un grand tour, en Italie. Elle a surtout terminé dans le top 10 des tours d’Italie, de France, d’Espagne, de Romandie et fini 7e du championnat du monde. Une année qui ouvre de belles perspectives à la cycliste de 23 ans.
La saison s’est achevée avec un nouveau Top 10 au Mondial après ceux du Tour d’Italie et du Tour de France. Quel bilan en tirez-vous ?
Au Mondial, je n’étais pas loin de la victoire, ça se joue à peu de choses. Je suis contente. Pourtant la forme était moins bonne qu’au Tour de France mais c’est normal car la préparation avait été calée pour être au top en juillet.
Vous avez réalisé de belles courses par étapes. C’est un format que vous gérez bien ?
Cela me correspond parfaitement car je récupère bien et je me sens en général de mieux en mieux au fur et à mesure des jours par rapport à certaines coureuses.
Une 4e place au Tour de France, c’est marquant ?
Je suis très satisfaite ! Je pensais pouvoir accéder au top 5 en étant en grande forme. Mon objectif était réaliste.
Revenons sur cette course avec quelques moments clés. D’abord le grand départ sur les Champs Elysées.
C'était un moment magique, avec un public très présent. Le départ au pied de la Tour Eiffel était superbe. Et ce jour-là, la course s'est déroulée parfaitement, avec Lorena (Wiebes, sa coéquipière chez Team DSM) qui a remporté le sprint de manière impressionnante. Je me souviendrai toujours de ce moment.
L’arrivée à domicile à La Planche des Belles Filles ?
Exceptionnelle et magique également ! C'était dur évidemment mais il y avait énormément de spectateurs au bord de la route qui m’encourageaient. C'était vraiment spécial, j'ai adoré ce moment !
L’ambiance dans l’équipe DSM ?
Très bonne ! Le staff est très très satisfait de nous avec les 2 victoires, le Maillot jaune et la 4e place du classement général. Nous avons connu des hauts et des bas durant la semaine mais nous avons toujours gardé le sourire.
Le public au bord des routes ?
C'était exceptionnel ! Et l’ambiance aux départs pour la présentation des équipes…
Comment s’est passé le retour à Roche-les-Beaupré ?
En rentrant chez mes parents, j’ai vu écrit "Bravo Juliette" par des voisins sur la route. C'était super sympa ! Et en arrivant dans mon village, j'ai croisé beaucoup de gens qui m'ont félicitée et m'ont dit qu’ils étaient à fond devant la télé pendant 8 jours !
Comment appréhendez-vous votre notoriété, les médias, les réseaux sociaux ?
C'est quelque chose que j'ai appris à appréhender depuis les premières années à haut niveau, mais forcément tout est multiplié par 10 sur une course comme le Tour de France ! Notre attaché de presse a géré toutes les demandes d'interviews. J'aime échanger au maximum avec le public, c’est important. Quand des enfants demandent des autographes ou une photo, c'est bien de jouer le jeu, de sourire, de leur donner envie de continuer le vélo. Les réseaux sociaux sont importants également. Il faut, pour les sponsors, entretenir une relation avec sa communauté. Mais on doit faire attention à ne pas non plus être trop dessus car on peut voir des commentaires très bienveillants qui font plaisir mais aussi parfois des messages blessants. Il faut s'en détacher.
Après cette belle saison, des cyclo-cross en vue ?
Non. Avec les saisons qui commencent maintenant fin janvier et qui se terminent en octobre, ça fait beaucoup. Je suis partie en vacances et me suis reposée. J’ai eu trois semaines sans vélo. C’est la reprise de l’entraînement en ce début novembre.
Quelles sont la programmation et les ambitions pour la saison prochaine ?
Cela sera un peu différent car les championnats du monde auront lieu en août (à Glasgow). On verra comment on gère car cela sera peut-être dur de tout enchaîner en deux mois. L’équipe réfléchit au calendrier et on en parlera en décembre. Je n’ai pas encore pensé à ça même si je pense que je suis plutôt faite pour les courses à étapes.
Dans quel rôle ?
Je suis de plus en plus dans un rôle de leader, cela me correspond mais je dois encore progresser physiquement pour faire mieux. On a aussi une sprinteuse dans l’équipe (NDLR : la Néerlandaise Charlotte Kool).
Recueilli par Christophe Bidal
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