Sans conteste, ils ont de l’énergie à revendre. Sur scène, mais aussi pour répondre à des questions ou poser pour des photos, ils ont la pêche. Leur nom vient de là. «On est tous un peu foufou, extravertis» dit Abdelaziz (aka Cesar, 23 ans). Ils sont passionnés de breakdance (ou b-boying) dont ils connaissent l’histoire par cœur. Adlen (aka Ottawan, 22 ans) résume («je pourrais en parler des heures»). Là encore, il est question d’énergie : «Le mouvement est née à New York, créé par Afrika Bambaataa. C’est parti du succès breakbeat créé par DJ Kool Herc dans la rue, mais aussi d’une réaction à la culture de la violence. L’idée était de danser plutôt que de se battre, de transformer l’énergie négative en énergie positive».
Danser, c’est ce que le Mad boy’z crew fait depuis 2007 à Besançon. Ils sont une dizaine à faire partie de l’association. Tous des garçons, mais prêts à accueillir des filles. Ils s’entraînent à l’Asep, 9 à 12 h par semaine, dans le but de participer à des battles. «Récemment, on est allé en Autriche et en Suisse. Cette année on prépare un gros battle à Nantes et on espère se rendre en Belgique et aux Pays-Bas». Le Clap les intéresse pour avoir accès à des scènes comme jeunes talents le 8 octobre dernier à Besançon. «Dans le groupe, on a en moyenne 6 ans de danse derrière nous. Pour arriver à maturité, il faut 10 ans. On en est encore à apprendre. C’est seulement après avoir acquis les bases qu’on peut commencer à créer, à développer son propre style». Leur pratique est d’abord une passion. S’ils ont déjà gagné des contests dans la région ou été battus au battle Energie urbaine de Besançon par les futurs vainqueurs, leur but est d’abord de se faire connaître.
Ils ont aussi envie de faire partager leur passion, de la présenter sous son vrai jour. Même si, «aujourd’hui, le public s’est élargi, ce n’est plus seulement une culture des quartiers», la perception du genre demeure restreinte selon eux. «Le mouvement s’inspire de beaucoup de choses comme les arts martiaux, la capoeira, le cirque. C’est à la fois artistique et physique. Et on danse sur de nombreux styles : rap, soul, funk mais aussi rock, jazz, salsa, hard rock. On peut même danser sur du classique. En réalité, c’est le rythme, le son qui compte. Il doit nous donner de l’énergie et à nous de la restranscrire». Autre idée un peu reçue qu’ils combattent, le côté risqué de la pratique. «C’est sûr qu’il faut du muscle. Mais on a conscience qu’il faut respecter notre corps car c'est notre outil. Alors on s’échauffe, on fait attention. Le sol est très important, il faut savoir l’appréhender».
S.P.
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