Leur action porte ses fruits : après les 6000 signatures de leur pétition pour une alternative végétalienne (1) au resto U, ceux de Canot et Mégevand ont décidé de proposer cette possibilité. Deux sur les 11 adresses du Crous à Besançon. Pas si mal :
«Il n’y a pour l’instant qu’à Besançon et Lille que c’est développé» situe Nelly Péguillet, l’une des principales instigatrices de l’action. Aux menus, gratin végétalien, poêlée campagnarde, lentilles carottes. A Mégevand, il y a du steak de soja tous les jours. Produits de substitution principaux, les légumineuses.
«C’est un début. Mieux que d’avoir droit à une entrée ou un dessert en plus. Quand on a ça avec seulement les accompagnements de la viande, ce n’est pas très nourrissant». La jeune doloise, bénévole de l’association Humanimo est satisfaite de ce premier pas.
«Cela ne rend pas seulement service aux végétariens ou aux végétaliens. Il y a aussi ceux qui veulent simplement réduire leur consommation de viande, ceux qui respectent les interdits religieux, ceux qui ont certaines intolérances». Sans compter ceux qui veulent franchir le pas.
«Des étudiants attendent impatiemment que d’autres Ru suivent l’exemple» dit-elle.
"Je n'ai pas de carences"
Pour Nelly, le changement de régime date de 2 ans. Aujourd’hui, même son chien se nourrit de croquettes à base de végétaux.
«Je n’ai plus envie de manger des cadavres d’animaux, ça me dégoûte. Devenir végétarien est assez facile. On trouve tout dans le végétal. Pour le côté mordant, on a même des simili-carnés». Pas sûr que tous les médecins soient d’accord, même s’il existe des compléments alimentaires tels que la vitamine B12, notamment pour les végétaliens.
«Personnellement, je n’ai toujours pas de carences» constate Nancy Badreddine, 21 ans, devenue végétarienne
«du jour au lendemain».
«Et quand je me suis vraiment informée sur l’industrie laitière, ça m’a fait passer végétalienne». Même cheminement pour Carmen Pedrocchi—Ferrer, végane à 20 ans : un pas franchi assez vite et pas de retour en arrière.
Comme aurait pu le dire Aristote, c'est en pratiquant des actions végétariennes que l'on devient végétarien. Depuis leur conversion, toutes trois en connaissent un rayon. Elles se renseignent sur les réseaux sociaux, relaient les infos d’associations comme
L214,
Humanimo à Dole,
Combactive à Dijon. Elles soulignent que la plupart des recettes carnivores sont adaptables en végétarien/végétalien. Question santé, elles signalent que tous les médecins ne suivent pas l’avis général, rappelant que plus de 100 praticiens américains viennent de stigmatiser les risques liés à la consommation de viande. Tous leurs arguments nourrissent une cause première : l’éthique et le bien-être animal. Le traitement des bêtes en abattoir, les pratiques de l’industrie laitière n’ont pas de secret pour elles.
«Ce qui est infligé aux animaux est la raison principale de notre mode de consommation et de notre action. Ce sont des êtres sentients». C’est-à-dire que non seulement ils sont conscients mais qu’en outre ils possèdent intérêts, préférences, désirs, volonté. D’une telle définition découlent les droits des animaux : ceux de ne pas être utilisés comme ressource. On n’est pas au bout des pétitions.
Stéphane Paris
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