Jean-Cyprien Cassoulet est parti en stage en mars à Séville. Il est encore là-bas. Son stage de charcuterie au Mercado de Triana, un marché couvert de la capitale andalouse, est terminé mais il a été embauché par un autre commerçant sur le même marché, à sa grande satisfaction. « J’ai un contrat jusqu’en mars. J’aimerais rester le plus longtemps possible, et pourquoi pas tout le temps ! » Le jeune dolois apprécie particulièrement l’atmosphère. « Il y a le climat, ça change du Jura, on voit le soleil ! Cela dit, ça peut être très chaud. Cet été on est monté à 47 – 48. Mais j’apprécie surtout l’ambiance avec des gens chaleureux, gentils, ouverts. Les salaires sont moins élevés mais le coût de la vie aussi». Son maître de stage et son patron actuel sont à l’image de sa description. « Depuis le début, ça se passe super bien. Ils sont patients, expliquent d’où viennent les produits comment c’est fait. Ils sont curieux des méthodes de travail en France ».
La boucherie et la charcuterie sont différents d’un pays à l’autre. Jean-Cyprien n’a pas seulement eu à apprendre et connaître les noms et les goûts des spécialités locales et espagnoles ; il a aussi découvert une autre façon de travailler, sans parler des horaires très différents de la France, avec beaucoup de vie le soir et la nuit. « Dans les méthodes de travail, ils ne font vraiment pas comme nous. Par exemple, on ne découpe pas le jambon de la même manière. Mais c’est un vrai échange. Mon patron me dit par exemple que notre façon de désosser est super par rapport à la leur ». Un seul petit manque, le fromage. « J’ai demandé à ma famille de m’envoyer un colis de comté. J’en ai donné à mon patron. Depuis, il en fait venir pour en vendre ! » L’expérience satisfait l’une des raisons de son départ, la découverte de méthodes différentes. Des compétences en plus, alors qu’à 26 ans, il a déjà 10 ans de travail derrière lui. Il a passé 2 CAP en boucherie et en charcuterie-traiteur au CFA de Gevingey avant de travailler à Annecy, Chalon-sur-Saône et Dole pour… La Vache qui rit. « Le gros point positif de ce métier est que l’on peut trouver partout, dans n’importe quel pays car il n’y a pas assez de jeunes formés. J’ai choisi cette orientation après un stage 3e chez Chanut à Dole où j’ai ensuite fait mon apprentissage. Le travail de la viande, le contact avec la clientèle, le fait de bosser en équipe m’ont tout de suite plu ».
Problème linguistique
En Espagne, plus compliqué fut le passage linguistique. « Au départ, je ne parlais pas beaucoup espagnol. Je suis parti avec quelques bases avec lesquelles je pensais pouvoir me débrouiller, mais ce n’était pas si simple. Ils parlent super vite, coupent les mots, j’étais perdu ! » Une compétence de plus, mais on a compris qu’il ne lui en fallait pas autant pour être comblé. « J’avais depuis longtemps le projet de partir à l’étranger, je mettais de l’argent de côté pour ça. J’allais souvent en vacances en Espagne. Il y a 2 ans, je suis allé à Séville, j’ai adoré la ville et je m’étais dit que j’y retournerais dès que j’en aurais l’occasion. Une amie était partie en Angleterre en postulant au Crij, elle m’a parlé des programmes de mobilité, j’ai pris contact et 3 mois après je partais ! Franchement, je suis 100 % satisfait, même si le stage a commencé par un mois et demi de confinement. J’encourage les jeunes à faire comme moi. D’ailleurs, j’en parle à ceux que je connais mais en général, dans le Jura, les gens sont plutôt casaniers, je crois».
S.P.
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