Pierre Meunier est un touche-à-tout autodidacte et un brin hyperactif. À seulement 27 ans, il a déjà été champion de France d’aéromodélisme, entrepreneur, pilote de drone, éducateur sportif, savonnier et travaille désormais dans l’industrie chimique. En 2021, l’habitant de Lons-le-Saunier a ajouté une corde supplémentaire à son arc.
Quand les salles de sport ont fermé leurs portes pour raisons sanitaires, il s’est lancé à fond dans le disc golf, après avoir découvert sur internet cette discipline dérivée du golf. La petite balle blanche est remplacée par un frisbee et le trou dans le gazon par un panier métallique fixé à environ un mètre du sol. Objectif : envoyer le disque volant dans toutes les cibles, en un minimum de lancers.
Aménagés dans des parcs publics, en forêt ou sur des terrains de golf, les parcours proposent généralement 9 ou 18 paniers, espacés de 50 à 350 mètres.
« Pour lancer loin, il faut être à la fois athlétique et souple, explique le jeune Jurassien.
C’est un sport qui nécessite aussi de savoir garder la tête froide pour pouvoir rester concentré pendant 4 heures, la durée moyenne d’un tournoi. »
Depuis ses premiers essais, il y a trois ans, Pierre se filme et poste sur les réseaux sociaux les étapes de sa progression. Il aide ainsi d’autres pratiquants débutants avec des conseils pour bien choisir son matériel ou améliorer sa technique, des analyses des parcours…
« Je m’entraîne seul mais j’aime bien partager tout ce que je fais. Certaines personnes se sont même mises au disc golf grâce à mes vidéos, se réjouit le créateur de contenu dont la
chaîne YouTube compte 418 abonnés.
C’est une activité extérieure hyper accessible qui s’est beaucoup développée ces dernières années. »
Retour de blessure
Faute de site d’entraînement équipé dans le Jura, Pierre doit prendre le volant de son van aménagé pour rouler jusqu’aux Lacs de Laives en Saône-et-Loire. Ils se rend aussi parfois aux Fourgs, dans le haut Doubs, où se sont déroulés les derniers championnats de France du 10 au 12 mai. Une compétition à laquelle il n’a pas pu participer en raison d’une subluxation de l’épaule droite.
Survenue en janvier alors qu’il jouait au badminton, cette blessure a stoppé sa belle progression. En seulement deux saisons complètes, le Franc-Comtois, licencié au club dijonnais
Les Discjonctés, s’était hissé dans le top 10 français avec quatre victoires en tournoi individuel et un titre national par équipe.
Cependant, en avril, il a enfin pu reprendre l’entraînement. Après trois mois d’arrêt, Pierre a retrouvé le plaisir de perfectionner les courbes de ses lancers pour faire voler à 90 km/h les galettes en plastique profilé. Il en possède une vingtaine aux caractéristiques différentes permettant de s’adapter aux distances et aux particularités du parcours. Son ambition ?
« Rester parmi les meilleurs Français et faire quelques tournois en Europe. J’ai encore une marge de progression : on dit qu’il faut une dizaine d’années de pratique pour vraiment être bon ! »
Edwige Prompt
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