«L’équipe accompagnatrice s’accorde sur le fait que les objectifs humains et professionnels de ce séjour ont non seulement été atteints, mais littéralement pulvérisés ! L’expérience humaine vécue par ce groupe d’apprentis et de jeunes de la Mission locale restera sans doute une étape importante de leur vie et, d’après leurs réactions, leurs témoignages et leur comportement depuis le retour, nous avons pu observer des changements tangibles chez ces jeunes. Au niveau professionnel, les apprentis de Châteaufarine ont pris la mesure de cette forêt immense et de ses ressources ; certains jeunes de la MiLo ont découvert des vocations puisque deux ou trois d’entre eux pensent intégrer le CFA l’année prochaine afin d’y suivre une formation. A l’heure où l’on parle beaucoup de mobilité des jeunes, je suis persuadé que désormais, 21 jeunes francs-comtois repartiront, au Brésil ou ailleurs, avec ce petit frisson de l’aventure qui vous fait surmonter toutes les appréhensions liées à l’inconnu.»
En réponse à l’appel à projets du haut commissariat à la jeunesse, le CFA agricole du Doubs et la Mission locale de Besançon se sont associés pour emmener 21 jeunes au Brésil, durant 4 jours. Expé- rience positive à tous points de vue selon, Pierre Luisi, directeur du CFAA, à commencer par la découverte de Manaus, de l’Amazonie et du village où ils ont séjourné. Entre visites, conférences, échanges et déplacements, les jeunes ont pris la mesure d’une autre réalité.
Durant quatre jours, ils ont défriché ½ hectare de broussailles à la machette, planté du manioc sur cette parcelle, en ont récolté sur une parcelle voisine et l’ont transformé en farine de manioc, aliment de base de toute l’Amazonie. Ils ne s’y attendaient peut-être pas exactement en s’inscrivant en bac pro «gestion et conduite des chantiers forestiers» et brevet professionnel «travaux forestiers».
Au-delà de la perspective professionnelle qui a permis de nouer des contacts avec des écoles agricoles brésiliennes, ce séjour, même bref, a donné l’occasion aux jeunes de connaître un autre mode de vie que l’européen, avec un fort degré de relativisme : à l’arrivée, «impressionnés et presque silencieux, ils ont abordé le visage de la pauvreté, de la saleté et de la pollution, mais aussi celui d’une certaine joie de vivre, de musique, de danse et de futebol» relate Pierre Luisi.
Entre le côté matriarcal de la société amazonienne et la gratuité de la santé, les sources de surprise n’ont pas manqué. «La notion de développement durable, si elle préoccupe les chercheurs et enseignants que nous avons rencontrés, reste relativement récente et peine à s’imposer face à une longue habitude de déforestation et aux enjeux économiques qui en découlent poursuit Pierre Luisi. Du côté de la population, les quelques discussions que nous avons pu avoir sur le sujet se résument à cette réponse d’une commerçante de Manaus : «l’écologie c’est pour les riches, nous ici on veut manger à notre faim grâce à nos fazendas, gagner un peu d’argent pour avoir une voiture, avoir de bonnes écoles et de bons hôpitaux».
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