Une année de césure n’est pas encore un choix très courant en France. En Allemagne, elle est beaucoup plus intégrée à la logique d’orientation des jeunes. « Pour nous c’est habituel et très important affirme Finn Zappel. La césure permet de se découvrir, d’apprendre d’une manière différente de l’école, notamment à réfléchir de soi-même. C’est encore plus vrai si l’on va à l’étranger, loin des parents. C’est paradoxal, mais d’une certaine manière, les études empêchent le développement personnel ». Une conclusion tirée de l’expérience : il a occupé son année de césure en service civique international à l’association Simon de Cyrène, à Saint-Apollinaire et il n’en retire que du positif. L’organisme s’adresse aux personnes en situation de handicap en les hébergeant notamment dans des maisons partagées, avec des personnes valides. « J’avais pour mission d’accompagner ces personnes et ça a été une très belle expérience. Cela représente des échanges, un enrichissement, accepter ses limites, dépasser la frontière du handicap… D’ailleurs je continue à y être bénévole. A l’origine, c’est venu d’un cours de français où l’on a parlé du film Intouchables et de Philippe Pozzo Di Borgo, le personnage du film, qui était président de l’association. Je m’en suis rappelé au moment de choisir une mission et j’ai choisi Dijon pour la proximité ».
Actuellement, Finn est en effet de nouveau à Dijon où il est étudiant et s’investit à Simon de Cyrène mais aussi à l’Ofaj (1). Originaire de Rottweil, au nord du lac de Constance, il a décidé de poursuivre ses études sur le mode international. Il suit un cursus intégré de licence entre Mayence et Dijon, en philosophie et lettres (2). Organisation : 1 an en Allemagne, 1 an et ½ en France puis un 6e et dernier semestre de nouveau à Mayence. « Ensuite, j’essaierai certainement de poursuivre en master en lien avec l’international. Ce sera peut-être dans la gestion de projets, dans le domaine culturel ou encore celui de la politique et de la diplomatie, mais je tiens à ce que ce soit en lien avec les liaisons transnationales ». Il a commencé le français en primaire parce que c’était obligatoire dans son école. « Par la suite, j’ai choisi de garder cette langue, même c’était très difficile. J’ai fait beaucoup d’efforts pour apprendre, parfois j’étais ne larmes ! Après le bac, je ne voulais pas laisser tomber, c’est pour ça que j’ai fait un service civique en France. J’avais des bonnes notes en anglais, mais je n’ai pas la même sensibilité, ni la même motivation que pour le français, je ne sais pas pourquoi ».
Cette année, il est l’un des 3 jeunes ambassadeurs de l’Ofaj en Bourgogne-Franche-Comté (1). « Pendant 12 mois, on représente l’Ofaj, on répond aux questions, on développe le réseau de partenaires et on doit monter au moins 5 projets. En ce qui me concerne, je suis intervenu dans mon école pour parler du partenariat franco-allemand, j’ai participé au forum Explore le monde ! et à l’animation d’une fête de l’Avent organisée avec la Maison de Rhénanie-Palatinat. » Très motivé par l’idée de s’investir et de s’engager, il rappelle que les relations franco-allemandes ne sont pas seulement des guerres mais aussi des phases d’échanges et d’amitié beaucoup plus longues. « De manière générale, je trouve qu’il y a une grande richesse dans l’échange. Surtout, c’est très important pour la société, l’humanité. En traversant les frontières, on voit que les nations ne sont pas si différentes, qu’il y a beaucoup de choses qu’on partage. En tout cas, ça aide à se rapprocher, à se comprendre et à éviter les conflits ».
S.P.
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