avril 2023

« Les Préserveurs » interrogent les limites de l’homme

Tant à travers ses études que ses inspirations artistiques, Irina Bert est passionnée par l’humain, son fonctionnement, ses vertus et ses travers. Son film ouvre le dialogue.
Photo Laurent Cheviet

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Quand l’art et la science se rejoignent sur un fond philosophique et un ton réquisitoire cela donne Les Préserveurs. Irina Bert (1) a 24 ans, elle étudie la médecine psychiatrique à Besançon. Originaire du pays de Montbéliard, elle baigne dans les arts et la culture dès son plus jeune âge et commence très tôt le chant, la musique et le théâtre. En grandissant elle se tourne de plus en plus vers l’écriture, et depuis quelques années, c’est le cinéma qui la captive. Après avoir déjà participé à plusieurs projets de courts-métrages en 48 h (soit 2 jours pour écrire, tourner et monter un film), la jeune femme de 24 ans avait envie de passer à la vitesse supérieure en réalisant sa propre création.   
« Ma première volonté à travers l’art, c’est de faire passer un message, “impacter“ la morale au-delà du divertissement » prévient-elle. Le scénario, écrit il y a 2 ans, questionne sur le sens de la vie. Par le biais d’un monde fictif, où les personnages connaissent le jour prévu de leur mort, la réalisatrice a voulu « ouvrir le dialogue » sur un mouvement qui se développe : le transhumanisme. Bien qu’elle soit fréquemment confrontée à la mort dans le cadre de ses études, ce n’est pas là le sujet. « Oui cela parle forcément de la peur de la mort, mais il s’agit surtout de la volonté de rester en vie, de repousser les limites. »

Un bon duo avec Guillaume Berardi


Soutenue par son groupe d’amis fidèles, c’est à eux qu’elle a fait lire le scénario en premier. Le projet aura nécessité 6 mois de préproduction durant lesquels elle a été assistée par Guillaume Berardi, vidéaste de formation. « On forme un bon duo, il a l’approche théorique qui est indispensable. » C’est en parallèle de son travail à l’hôpital qu’Irina Bert a effectué les visites de ses futurs lieux de tournage et a constitué une équipe technique d’une vingtaine de bénévoles, professionnels du milieu ou non. Un emploi du temps surchargé que l’étudiante trouve stimulant. « Les mois de juillet et août ont été les plus intenses car le tournage était pour septembre. Ma maman s’est montrée très investie, elle prenait parfois le relais quand je n’étais pas sur place. » Comprenez au pays de Montbéliard, là où a été tourné le film.
Devant la caméra Roberto Mirabella, qui compose également les musiques originales du film, incarne le rôle principal, entouré de 50 à 60 figurants. « Il fallait représenter toutes les tranches d’âge. On a eu du mal à trouver des seniors volontaires, d’autant que ça peut être stressant, il y a des consignes strictes à respecter. Mes grands-parents ont fait appel à leur réseau ! » L’entourage de la jeune femme s’est montré d’un soutien sans faille tout au long du tournage qui s’est déroulé en 5 jours entre le 17 et le 25 septembre 2022. Elle-même s’est prêtée au jeu dans un rôle secondaire.
Le film durera entre 15 et 20 minutes. « J’avais prévu 10 à 12 minutes mais on a filmé quelques plans serrés, des regards, des scènes un peu plus longues. Monter au-delà de 15 minutes ça faisait sens. Mais plus un film est court, plus il a de chances d’être regardé. » Après l’avant-première présentée à l’équipe, c’est dans les festivals qu’il sera exclusivement visible, dans un premier temps. « Un court-métrage vit grâce aux festivals et les festivals vivent grâce aux courts-métrages. Donc il ne sera pas rendu public tout de suite ! » Une discussion est également en cours avec Info Jeunes (2) à propos d’une éventuelle diffusion dans le milieu scolaire à partir de la classe de 3e. « J’en ai parlé avec mes anciens profs de philo et de français, ils sont tous les deux intéressés. »
La date précise de sortie n’est pas encore dévoilée mais ce sera pour cet été. « L’avantage de passer dans des festivals c’est qu’il sera vu bien évidemment par les spectateurs mais aussi par des jurys. L’ultime retombée, ce serait de remporter un prix ! Ensuite on pourrait sortir de l’autoproduction et travailler avec un producteur agréé. Le but dans un premier temps, c’est de faire des connaissances, pouvoir en parler, en débattre et défendre notre projet. »
L’aventure touchant à sa fin, la jeune réalisatrice et actrice fait un premier bilan. « C’était très riche, j’ai beaucoup appris sur le plan théorique, là où j’avais le plus de lacunes. Bien sûr, on ne finit jamais d’apprendre mais je me sens confortée dans la direction artistique que j’ai prise. Je suis fière d’y être arrivée par moi-même. Je suis infiniment reconnaissante envers toute l’équipe, car sans eux, ça aurait été impossible ! » Concernant la suite elle déclare ne pas manquer de projets. « J’ai l’échéance de ma thèse dans 2 ans, donc je ne vais pas repartir sur un gros projet tout de suite mais plutôt sur des compositions musicales. Je fais du piano et du chant, un peu de guitare aussi. Mais j’ai déjà des idées pour un prochain film. » Un avenir prometteur pour une artiste à suivre de près…
Lauriane Noel



(1)
Il s’agit d’un pseudonyme qu’elle a choisi pour réaliser ce film

(2) CLAP
Le film Les Préserveurs est soutenu par le comité local d’aide aux projets. En savoir plus : energiejeune.fr

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