Depuis février 2021, Loïck Verdin habite et travaille à Montréal. Un choix de vie dicté par « l’envie de casser la routine et de voyager ». Le Vésulien formé au lycée Belin (bac pro et BEP métiers de la production mécanique informatisée) puis à Duhamel à Dole (BTS conception des produits industriels) a été embauché par Spectra Premium, sous-traitant automobile racheté par des Américains, après une expérience à Figeac, dans le Lot. « J’avais envie de visiter le monde et j’ai cherché un peu partout. Le Québec, pour un Français, c’est plus facile. J’ai rencontré le responsable à Paris en 2020, j’ai démissionné, mais 15 jours après la Covid est arrivée ! On devait être 12 Français à venir, mais finalement, quand les frontières se sont rouvertes, il n’y avait plus que moi ! Pour compenser le manque de main d’œuvre, l’entreprise a embauché des Philippins, ce qui m’oblige à parler en anglais. Mais au début, le plus compliqué a été le changement de système de mesures ».
Loïck a entamé les démarches pour obtenir un visa permanent (« il faut avoir travaillé 30 h/semaine pendant un an et connu aucun souci judiciaire »). « J’aime beaucoup la vie ici. Montréal est une grande ville, mais assez calme si on compare à Paris. J’ai toujours aimé les documentaires à la télé et là il y a moyen de faire des découvertes. J’ai déjà pu aller à Toronto, voir les fjords du Nord, en Gaspésie, c’est vraiment bien. Les toutes, les arbres à perte de vue, ça fait vraiment cliché de carte postale mais c’est la réalité. Et j’ai rencontré une Québecoise, alors c’est plutôt positif ! »
Neige et éloignement
Dans la balance, les aspects négatifs sont rares. Loïck cite une vie un peu plus chère qu’en France, notamment en ce qui concerne l’immobilier, et beaucoup plus de choses payantes à l’instar des parcs. Le climat arrive assez vite dans la conversation. « Autant l’automne est vraiment magnifique, autant l’hiver est vraiment long. Janvier, février, mars, c’est neige, neige, neige. Il faut bien s’habiller, bien s’équiper et prévoir de déneiger tous les matins ». L’éloignement de la famille est un autre impondérable. « J’ai une nièce, ce n’est pas évident de ne pas la voir grandir. Maintenant, j’ai des amis, une copine, mais au début, c’était compliqué. Les Québecois sont très sociables, prêts à te donner un coup de main, mais ça s’arrête là. Il faut du temps pour se faire des amis. Ici, on ne va pas boire un coup après le boulot, on a du mal à s’inviter ».
Mais dans l’ensemble, l’aventure lui plaît. Il envisage d’acheter un van pour bouger, visiter. Et pour ceux qui aimeraient faire comme lui, il annonce : « Pour un Français, c’est assez facile de travailler, surtout si on a un métier qualifié. Il suffit d’aller 5 minutes dans une zone industrielle pour trouver des pancartes d’embauche ».
S.P.
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