septembre 2021

« Un stage à l’étranger apporte une énorme plus-value »

L’an dernier, Christal Kihm, Bisontine de 21 ans, est passée par le dispositif Stages Monde pour acquérir de l’expérience professionnelle à Londres. Une étape essentielle dans son parcours, selon elle.

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Pourquoi as-tu souhaité faire un stage à l’étranger ?
Pour pouvoir acquérir de l’expérience professionnelle dans la recherche fondamentale, en étant rémunérée, et travailler dans une culture différente. J’ai fait ce stage avant ma troisième année de licence en développement international que je poursuis à l’université King’s College London. Après l’obtention de mon baccalauréat en sciences économiques et sociales, j’ai décidé d’aller étudier à l’étranger pour pouvoir maîtriser la langue anglaise. Je souhaitais également développer des qualités humaines comme l’indépendance et l’ouverture d’esprit. Comme j’aimerais travailler en tant que chercheuse dans des organisations internationales telles que la Banque mondiale ou l’Organisation internationale du travail, cela me paraissait cohérent. Le fait de travailler dans une culture différente était également un élément qui m’a plu.

Le stage a-t-il été facile à trouver ?
Non, puisque ma recherche s’est déroulée en pleine pandémie. Les recruteurs étaient très hésitants. Les démarches n’ont pas été simples.

En quoi a consisté ce stage ?
Mon stage s’est fait à distance è cause de la Covid-19 mais l’entreprise se trouve à Londres. D’août 2020 à janvier 2021, j’ai été assistante de recherche pour ClearView Research. Cette dernière est commissionnée par des acteurs des secteurs public et privé afin de mener des enquêtes sociales et de marché. Mon rôle consistait à assister les chercheurs. J’avais des tâches variées : établir une base de données Excel recensant les associations caritatives du Royaume-Uni, effectuer une revue littéraire, écrire un rapport pour une association afin de proposer des recommandations pour améliorer ses services,  élaborer des méthodes de recherche qualitatives comme des questions pour des entretiens de groupes avec des jeunes gens susceptibles d’être confrontés à de la violence.

Comment est la vie sur place ?
Mon séjour s’est bien passé car j’étais déjà habituée au lieu. La vie en pleine pandémie était assez ralentie à cause du confinement mais Londres reste une ville dynamique et intéressante. Le centre possède de nombreux parcs très grands et qui restaient accessibles en dépit du confinement. Ceci fut très utile pour avoir du temps pour soi. Il y a également une grande diversité culturelle qui permet de goûter de la nourriture du monde entier. La culture professionnelle me semble beaucoup plus intense qu’en France, où l’équilibre entre vie privée et professionnelle est valorisé. En Angleterre, ou du moins à Londres, le rythme est très rapide et les horaires de travail peuvent souvent dépasser ce qui était prévu.
Le coût de la vie à Londres est exorbitant, en particulier le logement et le transport. En zone 1-2, le coût moyen d’un studio avoisine £900 minimum et c’est sans compter les factures et la taxe d’habitation (Council tax) qui s’élève à plusieurs centaines de livres par an. Les charges (eau, électricité, WiFi, abonnement de téléphone mobile) s’élèvent à peu près à £30 chacune par mois. Au vu de ces coûts, on pourrait se dire qu’il vaut mieux habiter en banlieue, la ville de Londres possédant 9 zones, la 1 étant la plus au centre, ainsi de suite. Cependant, l’éloignement du centre est synonyme d’une augmentation considérable de vos frais de transport. Le ticket pour des voyages illimités en métro et bus pour la zone 1-2 atteint environ £142 par mois et cela augmente un peu tous les six mois environ. Mais avoir des trajets illimités de la zone 1-9 revient à payer près de £370 par mois, un budget conséquent.
La bourse mobilité internationale à elle seule ne peut subvenir aux dépenses nécessaires pour vivre à Londres. Il faut un minimum de £1300 selon moi. Bien sûr, cela dépend de votre mode de vie. Vous pourriez vivre dans une colocation de 5 personnes en zone 3 et prendre le bus au lieu du métro. Ceci réduirait considérablement vos factures, de plus, l’abonnement pour des trajets illimités en bus et tram (valable lui dans toutes les zones) est de £84 par mois.
En ce qui concerne les loisirs, les restaurants offrent une variété de prix et il est parfaitement possible d’avoir un bon plat pour £12. Les pourboires ne sont pas courants, mais il y a souvent un « service charge » qui représente 12.5% de l’addition. Une place de cinéma coûte entre £10 et £20 et un cocktail aux alentours de £9. Globalement, les prix restent bien plus élevés que dans le reste de l’Angleterre mais grâce à sa diversité de la ville londonienne, il est possible de trouver des prix décents.
Pour moi, trouver un logement a été facile car j’avais déjà des amis sur place. Nous avions trouvé un appartement sur le site rightmove.co.uk et fait une colocation à trois. Passer par un tel site est monnaie courante et je connais plusieurs personnes qui ont trouvé leur colocataire sur des sites internet comme Zoopla ou Rightmove.

Que t’a apporté cette expérience ? La recommandes-tu à d'autres jeunes ?
Cela m’as permis de valoriser mon CV. J’ai pu acquérir des expériences concrètes en recherche sociale, j’ai également pu commencer un portfolio de projets. Je suis convaincue que cela a été crucial dans mes candidatures pour les masters ainsi que le rôle que j’occupe désormais en tant qu’assistante de recherche à l’institut politique de l’université King’s College London.
Je trouve que vivre à l’étranger est une expérience incroyable qui nous pousse à dépasser nos limites. J’ai pu apprendre à mieux me connaître, à devenir plus responsable. J’ai beaucoup moins peur de sortir de ma zone de confort et j’ai déjà hâte de repartir dans le futur. Alors oui, je le recommande. Cette expérience permet de découvrir une variété de gens, de lieux, de métiers, de langues etc. C’est une plus-value énorme aussi bien au niveau personnel que professionnel car les séjours à l’étranger sont très appréciés des employeurs.

Que fais-tu actuellement ?
Je poursuis mes études dans la recherche fondamentale en politique publique. Je commence mon master dans ce domaine à l’université London School of Economics.

Recueilli par S.P.
Stages Monde
Les bourses Stages Monde octroyées par la Région Bourgogne-Franche-Comté sont de 763 euros.
Stages Monde
Ce programme est accessible aux jeunes de Bourgogne-Franche-Comté. Piloté et financé par la Région, il permet aux jeunes diplômés et jeunes demandeurs d’emploi, de 18 à 30 ans de réaliser un stage professionnel rémunéré, de 3 à 5 mois, dans le monde entier. Il prévoit notamment une convention de stage, une aide financière, des assurances rapatriement et responsabilité civile, un accompagnement et un suivi.
fc.bourgognefranchecomte.fr
agitateursdemobilite.fr

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