Pour songer à ouvrir un institut de beauté, avoir un projet précis et original est une condition essentielle, tant la concurrence est vive. Juliette Bulloz a créé "’Entracte" au mois d’avril à Besançon. «Il doit y avoir une petite dizaine d’enseignes au centre-ville» pense-t-elle. Démarcher les banques n’a pas été difficile. Par contre, elle a passé du temps à peaufiner son projet. «Pour l’institut, j’ai tout fait faire sur mesure pour avoir un cadre feutré et intimiste, avec un aménagement différent des autres. Je n’ai pas de machines. Mes outils, ce sont mes mains. Et puis l’esthétique est tellement vaste qu’il est compliqué de trouver la marque qui nous convient. J’ai creusé, creusé et je crois que j’ai mis 6 mois avant de trouver une marque qui corresponde à ce que je souhaitais, avec des résultats et un respect de la peau». Ses prestations : épilations, soins visages, soins corps, maquillages, manucure. «Je propose ce que je sais bien faire et ce que j’aime faire». Elle ajoute les qualités sine qua non, conseillées à toutes celles qui aimeraient suivre sa voie : «être minutieux, maniaque du point de vue de l’hygiène, toujours présentable, sociable, pas timide».
A 25 ans, est-ce trop jeune ? Juliette pense l’inverse. «Je me suis dit c’est le moment ou jamais. C’est le moment où l’on est plein d’énergie. Dans 10 ans, il y aura peut-être une famille, des enfants, une motivation moindre». Ses compétences et son expérience sont déjà conséquentes : un CAP à l’Ecole des métiers artistiques de Besançon, un BP passé à Dijon, ces 3 années étant en alternance à Yves Rocher. Après quoi, elle a travaillé un an en institut, à Fraisans. «Techniquement, je connais le travail. Mon père et mon frère sont chefs d’entreprises, donc pour cet aspect, ça va aussi. Ils m’expliquent, me montrent comment faire. Et j’ai fait un stage avec la chambre de métiers. La BGE m’a également bien aidée, notamment pour le prévisionnel». Elle a reçu des aides de Franche-Comté active et Intiative Doubs et dans ce domaine, «il y a aussi pas mal d’avantages à être jeune».
«Bosser pour soi»
Il va sans dire que pour songer à créer son entreprise, il faut une grande motivation. «Je savais que j’allais faire ce métier depuis l’âge de 15 ans. J’adore le monde de la beauté, des soins, du bien-être. Et cela a toujours été mon idée de m’installer. Je préfère ne pas avoir quelqu’un au-dessus de moi. Je prends mes initiatives moi-même. Je trouve également valorisant de dire «j’ai mon institut». Evidemment, c’est beaucoup plus d’heures et de fatigue, mais c’est de la bonne fatigue. Je bosse pour moi».
Dernier élément, et non le moindre, il faut un local, plutôt bien placé si possible. Juliette a trouvé le sien au centre-ville de Besançon, en face de la fac de lettre, à côté du théâtre. «Je l’ai appelé l’Entracte pour le clin d’œil. Au départ, je pensais m’installer dans un petit village mais je suis tombée sur ce local par hasard. Le quartier m’a séduite. Il a un côté chic, avec beaucoup de passage».
Elle sait que la création de l’EURL n’est pas l’étape la plus compliquée. «Je suis consciente qu’il me faudra au moins un an pour faire ma clientèle. Mais les premières reviennent ; c’est qu’elles doivent être satisfaites».
S.P.
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