Alyzée est le nom d’une chaise à assistance électrique. Pas n’importe quelle chaise : innovante, elle aide les personnes en difficulté physique à se déplacer et à se lever et s’asseoir facilement. Des fonctions qui n’avaient jusqu’à présent pas été associées selon Yannis et Clément, ses deux jeunes inventeurs. Autre avantage : elle tient compte des aidants et des difficultés liées à la manipulation. Les deux créateurs indiquent un chiffre :
« près de 90% des maladies pro des soignants en Ehpad sont liées à la manipulation des corps. Et quid des aidants familiaux, bien moins formés ? » Suffisamment compacte pour donner accès aux pièces les plus exigües, Alyzée est en phase de commercialisation. En attendant sa mise sur le marché, elle a fait un tabac auprès des institutionnels.
« On s’est rendu compte que l’idée plaisait lors du Hacking health 2021 à Besançon. On a été « golden buzzé » par l’incubateur régional Deca-BFC ce qui nous a permis de nous installer à Temis pour 2 ans, d’avoir accès à des subventions ». Repérés et conseillés par
le Pôle de gérontologie et d’innovation, Yannis et Clément ont présenté Alyzée au festival de la Silver Eco’ à Cannes où ils ont gagné le prix des séniors. Vainqueur des olympiades régionales des sciences de l’ingénieur, leur projet a terminé 19e sur 8000 lors de la finale nationale. Les deux jeunes hommes sont également lauréats de l’appel à projets Engagés pour l’autonomie des mutualités militaires.
Création d'entreprise
C’est le
Hacking health, dont ils ont entendu parler par un ami, qui les a menés à Besançon. Yannis Ksantini vient de Vernon, dans l’Eure et Clément Blanchard de Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines. Ils se sont rencontrés au lycée militaire d’Autun. Depuis cette époque, Yannis a travaillé dans la cosmetic valley tandis que Clément est devenu élève pilote de chasse dans la marine avant de renoncer pour raisons personnelles. Ils ont repris contact autour d’une idée qui date de l’époque du lycée.
« En terminale, dans le cadre du bac sciences de l’ingénieur, on nous a demandé une création innovante. Le grand-père de Clément était atteint de Parkinson et moi aussi, j’avais dans ma famille des personnes avec des problèmes d’autonomie. Comme on était sensibles à ces difficultés, on est parti sur l’idée d’une chaise pour améliorer les déplacements et le quotidien de ces personnes » relate Yannis
.
« Après le lycée, c’est resté en stand-by, mais on a gardé l’idée en tête. Avec le Hacking health, on s’est dit qu’elle était peut-être bonne ! On a choisi d’appeler la chaise Alyzée en hommage à la première aide-soignante de mon grand-père, dont c’était le prénom » précise Clément. Ils ont donc décidé de s’atteler à améliorer leur dispositif pour le rendre commercialisable. Ils ont travaillé avec l’UTBM, avec l’Ensmm, avec des professionnels de santé et avec des particuliers pour tester et finaliser l’objet sur les plans technique et pratique. En parallèle, ils ont créé une entreprise,
Upper.
« Nous étions étrangers au monde l’entrepreneuriat alors passer par l’incubateur pour dégrossir les différents aspects utiles puis par le propulseur du pôle des microtechniques pour affiner les détails et créer une entreprise pérenne nous a bien servis. Ce n'est pas préer une entreprise qui estcompliqué, c'est de bien la créer ! » Ils sont pour 2 ans à Temis et pourront éventuellement, par la suite, avoir des locaux avec BGE, organisme d’aide aux créateurs d’entreprises. Ils ont en tête d’autres idées de produits, toujours dans le domaine de la mobilité et l’autonomie.
« Pour l’instant, on commence la commercialisation d’Alyzée, alors on ne peut pas trop planifier le développement. On verra l’année prochaine si l’on recrute mais on doit rester agile ».
S.P.
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