Hélène, Habib et Clara. Trois des 8 bisontins à avoir accueilli autant de Palestiniens de leur âge (15 – 17 ans) du 9 au 21 juillet dernier. Une expérience mémorable, selon eux. La vie ensemble, les discussions, les animations, les visites n’ont laissé que de bons souvenirs. L’entente a fonctionné, les contacts se maintiennent encore par l’intermédiaire d’Internet.
«Il y avait des larmes lors du départ» se souvient Stéphanie Pourcelot, l’une des coordinatrices des Francas qui a suivi l’échange. Les 3 jeunes confirment que de vrais liens d’amitié se sont tissés.
«Ce sont des jeunes comme nous, avec beaucoup plus de points communs que de différences. Le premier soir, c’était un peu difficile car on ne se connaissait pas. Mais les Palestiniens ont une façon très musical de voir les choses. Rapidement, ils ont commencé à jouer de la musique, chanter, danser et c’est parti comme ça. On a vite vu qu’on avait les mêmes centres d’intérêt en musique ou en vêtements. Les téléphones portables et les réseaux sociaux sont aussi leur quotidien».
«Ils ont eu un peu de mal avec la cuisine, moins épicée que chez eux», mais les principales différences sont d’ordre climatique.
«Ce qui les a marqués, c’est d’abord la verdure et l’eau partout. Et aussi la liberté de circuler. Chez eux, il y a des check-points, des hommes armés. Ils peuvent mettre 2 heures pour faire un trajet de 10 mn pour aller à l’école».
L’initiative a pris corps dans le cadre du travail du service relations internationales de la Ville de Besançon avec le camp palestinien d’Aquabat Jaber, sur le thème de l’eau. L’idée d’un échange de jeunes a d’abord été évoquée autour du foot, mais les Francas et la Ville ont souhaité une perspective moins restreinte. A commencer par une exigence de mixité sociale ou la présence de garçons comme de filles. Vie en commun (à Marnay puis à Arc-et-Senans), activités de loisirs, visites culturelles ont été programmées.
En amont, les jeunes français sélectionnés sur une réelle motivation, ont préparé sérieusement le séjour, y compris par quelques cours d’arabe. Deux étudiants palestiniens à Besançon se sont impliqués pour servir d’interprètes.
«Nous avions déjà l’expérience d’un échange entre Hébron et la Ville de Belfort souligne Philippe Renou, l'un des responsables de l'initiative. Pour nous, ce projet qui a impliqué un réseau de partenaires, ne s’arrête pas là. Sous réserve de pouvoir monter l’initiative, nous aimerions organiser en Palestine un séjour autour des pratiques d’animation avec des titulaires du Bafa. La réalisation d’une exposition autour de l’eau ou d’un agenda au bénéfice du conseil municipal du camp d’Aquabat sont d’autres idées auxquelles on pense».
Quant aux jeunes bisontins qui ont accueilli les Palestiniens, ils espèrent tous rendre visite à leurs amis chez eux, un jour ou l’autre. Un voyage beaucoup plus difficile à organiser dans l’autre sens, situation géopolitique oblige.
Stéphane Paris
Infos,
www.francasbesancon.fr
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