Son engagement
Après son bac littéraire, Mathias s'essaye à une première année de licence d’arts du spectacle sans grande satisfaction. Il décide alors de revenir à Besançon et se fait embaucher aux Deux Scènes où il travaille encore à ce jour le travail comme ouvreur et barman. A côté de ça, il monte des projets de cinéma dans sa chambre, en indépendant, jusqu’à ce qu’il tombe sur l’annonce d’un service civique venant de l’espace pluriculturel de Besançon,
le Scènacle. La proposition demandait un candidat afin de réaliser un développement culturel à l’intérieur de la structure même, celui d’un pôle cinéma. Mathias a profité de cette occasion pour postuler, il est maintenant engagé depuis un mois pour une période de 10 mois avec un contrat de 27 heures par semaine.
«Je me suis dit que ça pouvais être une bonne idée de compléter mon expérience avec ce contrat. C’est un peu dans le même délire que je suis actuellement c'est-à-dire monter un projet cinéma. En plus, faire ça ici c’est agréable. C’est une chance.»
Son projet
Quentin Juy et Hamid Asseila, les directeurs du Scènacle ont donné carte blanche à Mathias sur la création du pôle cinéma, quand ce dernier leur a confié qu’il réalisait des films. Il a la tâche de monter un dossier solide pour réaliser une scène autonome afin d’y diffuser les films de jeunes réalisateurs indépendants, qui n’ont pas forcément les moyens d’avoir des visas d’exploitation au cinéma, ni de salles pour diffuser leurs films.
«On fait des appels à projet, si des cinéastes sont intéressés, on est là pour les aider, leur offrir la chance d’avoir une salle de 99 places pour diffuser leurs films et avoir des avis, des critiques»
Forcément n’ayant pas de subventions pour ce projet, ceci a un coût.
«Il faut un peu d’argent pour rentrer dans nos frais d’ouvertures de salles, de permanences, ne serait-ce que pour l’électricité par exemple. Un projecteur qui marche pendant une heure et demi, on ne se rend pas compte mais ça a un coût». Les entrées payantes devront servir à compenser ces frais.
Ce qu’il en retire
Il n’est là que depuis un mois et pourtant il perçoit déjà du changement dans son quotidien. Mathias, qui auparavant travaillait chez lui, et n’avait donc aucune obligation, doit respecter des horaires et rendre son travail en temps et en heure. Cela lui apporte de l’organisation et de la structure.
«Du coup ça permet de se gérer, d’avoir une certaine discipline avec soi-même et puis moi, dans mon boulot personnel, je le ressens également.» S’il arrive à réaliser ce projet, il se rend compte qu’il pourra se servir de cet apprentissage pour son propre film.
Quelle suite ?
Ce n’est pas à la suite que Mathias pense même s'il a également quelques idées.
«Ca me donne envie de faire des projets dans le même style, de ne pas baser ma vie que sur le cinéma et d’aller vers des endroits dans le même genre, où les gens peuvent émerger et pourquoi pas aussi de monter un autre projet d’émergences ailleurs». Mais pour l’instant il souhaite principalement se concentrer sur sa mission.
«C’est déjà 10 mois au cours desquels j’ai envie de me donner à fond. Je me sens bien ici, vraiment. Il y a pire comme endroit, j’ai un bureau, il me donne une légitimité et on est tous là, on échange, on se voit, c’est super cool.»
Laura Duprez
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