Carole Duval avait 18 ans quand Martin, son voisin, est décédé. Avec son frère, Loïc et Emilie, une amie, elle a voulu créer les Etincelles pour venir en aide aux enfants hospitalisés. En 2016, l’association dont Carole est présidente, a présenté "En fin de conte", son 14e spectacle.
Qui sont les Etincelles ?
Aujourd’hui, cela représente une vingtaine de personnes sur scène et une dizaine en régie. Il faut y ajouter une dizaine de personnes qui assurent l’intendance : nos parents. La plus petite a 8 ans, la plus âgée 55 et la grande majorité autour de la trentaine. A la base, cétait une idée un peu folle qu’on a lancée en regroupant des gens par ci par là. Assez vite, on s’est retrouvés une douzaine dont certains avaient déjà fait des spectacles. On a mis un an pour présenter un premier spectacle avec l’idée de récolter de l’argent pour les enfants malades. On a eu 300 personnes et puis on en a fait un 2e puis un 3e. Petit à petit, ça a pris de l’ampleur et ça ne s’est jamais arrêté. On n’avait pas prévu d’être encore là 16 ans plus tard, avec 150 représentations derrière nous ! Au départ, c’était une façon pour nous de faire le deuil. On a continué parce que la cause nous tient à cœur. Et il y a toujours quelque part ce petit garçon qui nous pousse.
Comment naissent vos spectacles ?
Nous faisons de la comédie musicale, en utilisant de la variété essentiellement française, de toues les époques. Au départ, on choisissait ce qu’on voulait dire puis les chansons se greffaient sur une sorte de fil directeur. Au bout de quelques années, nous en sommes venus à écrire des vraies comédies musicales avec des histoires et des personnages. Par exemple, le spectacle actuel , "En fin de conte", est la suite de "Tout conte fait". Il reprend des personnages de Grimm ou de Perrault qui ont fait leur petite vie et décident de faire la révolution à leur façon. On en profite pour faire passer des petits messages, même si cela reste avant tout du spectacle drôle et visuel : le prince est homosexuel, la princesse une féministe engagée, la reine une militante humanitaire… L’écriture et la mise en scène sont 100 % Etincelles, mais on se sert de chansons qui existent en fonction de ce que l’on veut dire. Pendant 12 ans, on a fait un spectacle par an mais avec l’ampleur que cela prenait, les décors, les costumes, ce n’était plus possible. On avait 6 mois d’écriture et 6 mois de répétitions alors on est passé à un spectacle pour 2 ans.
Vous finissez cette saison par 2 représentations à Besançon les 29 et 30 avril. Quel est le bilan ?
On sera à 11 ou 12 000 spectateurs avec des représentations dans toute la région. En gros, à la fin de l’année, nous aurons 30 000 euros à distribuer. Pendant 15 ans, nous avons donné les bénéfices à l’association
Semons l’espoir qui a notamment été à la base de la construction de la maison des familles à l’hôpital de Besançon. Cette année, nous avons décidé de diversifier en aidant 6 associations :
Réa…gir, Néonat 25,
le Liseron,
Nausicaa qui agissent pour améliorer les conditions d’accueil des enfants et des familles et, en Haute-Saône,
Rêves, qui se donne pour mission d’exaucer le rêve des enfants et adolescents atteints de pathologies graves et l’
association des familles en deuil d’un enfant.
Vous repartez dès le mois de septembre ?
Non, pour la première fois nous avons décidé de faire une pause. La troupe a évolué, on a des boulots, des familles, des bébés, certains ont quitté la région et cet engagement prend beaucoup de temps. On va donc se donner un an pour repenser notre organisation interne et surtout pour se pencher sur de nouveaux projets. On a plein d'idées en tête, mais on ne peut pas en dire plus pour le moment ! On reprendra fin 2017 ou début 2018. Mais tous les changements de vie ne nous empêcheront pas de continuer car la cause pour les enfants malades reste le plus important et que l’on a toujours trouvé des solutions pour continuer. Même si c’est parfois barré et que l’on finit les week-ends sur les rotules, personne n’a envie que ça s’arrête. Ce n’est ni un métier, ni un loisir, ça fait partie de notre vie. On a du mal à l’imaginer sans les Etincelles.
Recueilli pars SP
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