Elle a découvert l’annonce de Radio-Campus sur le site
service-civique.gouv.fr. Sa mission consistait à favoriser l’accès à la culture par le biais d’une émission de radio.
«J’avais une émission du nom de "La Plage", c’est un agenda culturel qui est diffusé tout les lundis, mercredis et vendredis midis. J’y parlais des évènements culturels qui se déroulaient à Besançon. Je recevais également des invités que je choisissais. Je réalisais les interviews, je gérais la programmation musicale et la technique du son. Je faisais des plateaux en dehors de la radio, des émissions à l’extérieur pour des événements en particuliers. Récemment on a réalisé celui de "Lux !" pour la fête de la science où l’on invitait les gens à venir parler de ce qui se passait. On est allé sur le plateau de "Détonation" ou de "Rencontres et racines" pour interviewer des groupes.»
Elle décrit cet emploi comme une nouveauté où elle a appris à s’exprimer, à travailler en équipe, à savoir s’organiser pour les émissions, donc à être plus responsable. Mais pas seulement :
«j’ai appris humainement aussi, car l’équipe et les gens que j’ai rencontrés m’ont appris beaucoup sur ce qu’ils faisaient, sur eux, et du coup sur moi-même.»
Un bémol, la rémunération :
«personnellement, ça ne m’a pas trop gêné, je me suis réinscrite à la fac au cours de l’année donc je bénéficiais en plus des bourses. Mais il y a des personnes qui ont un contrat de 24 h par semaine, comme c’était mon cas et d’autres de 30 à 35 h. Ces personnes sont payées comme les premiers, je trouve ça injuste. L’Etat met de la poudre aux yeux aux gens, nous sommes en plein chômage, les jeunes ont de plus en plus de mal à trouver du travail. Le service civique dit «regardez tout va très bien ! Vous êtes bénévole et en plus vous êtes payé par l’Etat !» Mais il faut être conscient que c’est une toute autre réalité. C’est possible de tomber sur une mauvaise structure où les gens ne te suivent pas, où ils te font travailler plus et te donnent des tâches à réaliser qui n’ont rien avoir avec ta mission du départ. Le coté positif du service civique est que tu acquières des connaissances que tu ne possédais pas avant et que tu peux écrire sur ton CV. Après cela ne t’aide pas forcément pour trouver un travail, enfin pour moi ce n’est pas le cas.»
Ce service civique a donné l’envie à Johanna de faire du journalisme indépendant. Elle a donc créé un projet qu’elle devrait réaliser courant 2016.
«Je souhaite faire des portraits sonores de militants en Amérique du Sud, vivre avec eux pendant 3 à 4 mois, connaître leurs milieux familiaux, leurs travaux, leurs luttes, leurs confrontations et leurs actions. Je cherche du travail en ce moment pour pouvoir financer mon voyage et j’ai déjà également créé un financement participatif sur Ulule. Je cherche de l’aide aussi auprès d’associations.»
Laura Duprez
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