A propos des programmes européens de mobilité pour les jeunes, elle n'hésite pas : “ils sont une réelle chance pour tous les jeunes diplômés sans emploi venant de tous les milieux confondus alors allez-y !”. Raison de cette enthousiasme : une double expérience qui lui a permis d'apprendre l'anglais et de côtoyer le must de sa profession, fleuriste en l'occurrence. La première s'appelle Leonardo, en 2005. Elodie a alors 20 ans et a passé tous ses diplômes au lycée agricole Lucien Queulet à Valdoie : BEP horticulture, CAP fleuriste, BTA et BTS commerce. “J'ai toujours voulu travailler avec des fleurs, mais à cette époque je ne savais toujours pas ce dont j'avais vraiment envie. Une collègue m'a parlé d'une école de fleuriste à Angers qui propose une maîtrise en art floral. J'étais intéressée mais les cours sont dispensés en anglais. Or j'avais fais 10 ans d'allemand mais jamais d'anglais. Il fallait que je trouve une solution pour parler anglais rapidement et sans efforts. La directrice du CFA m'a alors parlé de Leonardo Da Vinci. J'ai déposé une demande sans réfléchir vraiment à ce que cela impliquait”. Fin juillet, elle se retrouve à Totnes pour un mois de cours d'anglais avant 5 mois de stages à Paignton, sur la côte sud-ouest dans l'entreprise Susan's flower shop. “J'y ai rencontré une femme formidable qui m'a donné l'envie de continuer dans cette voie. Les débuts étaient difficiles à cause de mon niveau d'anglais mais grâce au travail manuel, peu importe la langue, les fleurs ont toujours le même traitement. J'ai commencé par des petites tâches et au bout de 5 mois, j'étais responsable de magasin. C'était la fin du programme mais j'ai décidé de rester un peu car on me proposait une embauche”. A ce panorama, elle ajoute une ambiance “auberge espagnole” due aux nombreux étudiants internationaux présents, une famille d'accueil avec qui elle est toujours en contact et la découverte de la région mais aussi de l'Irlande, de l'Ecosse et du Pays de Galles. Le séjour a finalement duré un an…
De retour en France, “gonflée à bloc”, elle décide de continuer sa carrière de fleuriste, suit d'autres formations et entre en contact avec des fleuristes flamands : “ils sont numéro 1 mondiaux. Avec eux, on passe du domaine commercial au domaine artistique. Ils travaillent non plus la fleur mais les textures, les couleurs.... Ils font et défont les modes pour tous les fleuristes en Europe occidentale. Ils font surtout de l'événementiel et décorent des grands moments (Jeux olympiques, hôtels de luxe, réceptions, vernissages, expositions, mariages VIP, défilés de mode....). Le seul moyen pour les rencontrer sont les expositions florales en Belgique”. Dans cette optique, elle décide de s'inscrire à un deuxième programme de mobilité, Eurodyssée, pour partir à Bruxelles. “Je voulais choisir mon lieu de stage moi-même. Je me suis déplacée à Bruxelles, chez le fleuriste Thierry Boutemy. Il a fait des décors de film de Sofia Coppola, des défilés Lanvin, il possède un magasin au centre-ville et surtout il travaille différemment de tout ce que j'ai déjà vu. Les bureaux Eurodyssée à Bruxelles et Besançon ont fait un travail monstrueux pour moi et j'ai reçu une réponse en décembre pour me dire que je pouvais commencer le 18 janvier. Cela fait deux mois que je suis chez Thierry. Je travaille sur des événements à Paris, en Belgique, en Hollande. Je vais participer aux floralies de Gant le 17 avril : 4,3ha de jardin d'intérieur et plus de 300 exposants dont les plus grands noms de la fleur”.
La conclusion est simple : “les programmes Leonardo et Eurodysée ont été un tremplin pour ma carrière, un moyen pour rencontrer des personnes exceptionnelles et se faire des contacts professionnels et sociaux solides”.
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