Anthony Simon avance vite. A 24 ans, il est déjà à la tête d’une entreprise de 16 salariés et 2 boucheries-charcuteries-traiteurs à l’enseigne Simon saveurs. La première a ouvert il y a 2 ans et demi à Morteau, la seconde en juin dernier à Valdahon. Même la crise sanitaire de la Covid-19 n’a pas entamé son optimisme. « Il a fallu réagir et s’adapter pour passer cette période. On a ouvert le magasin uniquement le matin et travaillé sur commande l’après-midi. Toute la partie traiteur et réception a été annulée. Beaucoup de choses sont reportées en septembre et l’année prochaine. Cela risque de se bousculer mais on sait qu’on a un peu de temps pour s’y préparer. Pour continuer d’avancer, il faut toujours regarder devant, jamais derrière ».
Cette conception l’a accompagné tout au long de son parcours, voulu depuis tout petit. « C’est une profession qui m’a toujours attirée. Ca m’est venu comme ça, je ne suis pas capable d’expliquer pourquoi ». Cette idée depuis longtemps en tête, dès la 3e terminée, il a filé vers le CFA Hilaire de Chardonnet à Besançon. Il y a passé un CAP boucher, un CAP et un BP charcutier traiteur avant de compléter cette formation au centre européen des formations culinaires, à Paris. Au passage, il a obtenu le titre de meilleur apprenti charcutier traiteur de France en 2013. Côté pratique, il a appris les gestes à la boucherie Chapuis puis chez Courbet, traiteur bisontin.
Transmettre
Après sa formation, il n’a pas mis longtemps à créer son entreprise. Cette idée-là aussi était ancrée. « J’ai toujours voulu pouvoir faire ce que je veux, sélectionner mes produits, créer, servir au mieux mes clients. M’installer dans le haut Doubs était une évidence pour moi, d’autant qu’il y avait de la place ». Son premier magasin, situé en plein cœur de Morteau, offre une alléchante vitrine circulaire. On remarque assez vite que la clientèle est servie au mieux, dans une ambiance chaleureuse. « Pour recruter le personnel mes critères principaux sont : des gens souriants, une conscience professionnelle. Et je n’ai pas de mal à trouver ».
La passion pour son métier ne l’a pas empêché de se lancer dans la création d’entreprise, dont certains aspects peuvent être plus rébarbatifs. « Quand on veut se mettre à son compte, il faut être conscient des difficultés, prendre le problème à bras-le-corps et y aller. Mais mes parents m’aident depuis le début et j’ai eu un bon appui d’Annie Genevard quand elle était maire de Morteau. J’ai aussi la chance d’avoir une super équipe qui s’implique à 100 % à mes côtés. Il est important d’être bien entouré».
On sent qu’avancer lui plaît, de même que le cumul de casquettes qui évite la routine. « Entre la fabrication, la vente, l’événementiel, je fais plusieurs métiers en un et je touche à beaucoup de tâches différentes au cours d’une même journée ». Et déjà, il forme, n’hésitant pas à prendre des apprentis. « Si on veut que le métier perdure, avec une belle image, il ne faut pas attendre d’arriver près de la retraite pour essayer de transmettre. Si on ne veut que la qualité perdure, il faut donner aux jeunes le goût et l’envie de faire des bons produits maison ».
S.P.
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