A l’écoute, deux influences surgissent, dans les textes comme dans les paroles : Souchon pour “la Flemme” et “Quitter la ville”, Dominique A. sur “Lave” ou “Pourquoi viens-tu si tard ?” (où il adopte carrément les intonations et la voix dudit Dominique). Il y a bien pire comme modèles. L’évocation de ces deux noms suffit à situer l’ambiance : chant mélancolique, voix intimiste, son clair, mélodies charmeuses, textes élégants. Christophe Honoré, l’écrivain, le cinéaste pour qui il a créé la musique de “17 fois Cécile Cassard” en 2002, retient de cette atmosphère un dévoilement et parle “d’autofiction à l’heure de la chanson” : “Et ce qui nous touche lorsque nous l’écoutons, c’est sa solitude : face à nous soudain se tient un plus fort que nous, qui s’expose et se moque de lui-même, qui se donne entièrement sans chercher à plaire, sans chercher à créer un idiot mystère. Alex Beaupain ne joue pas du micro. Il nous parle directement”.
Par delà les influences, qui sont de toute façon celles d’une bonne partie de la chanson françaises actuelle (on pourra encore citer le côté Biolay de "Brooklyn bridge"), le Bisontin d’origine, parti à Paris à 18 ans pour faire Sciences Po, installe donc un climat personnel à travers 11 titres très recommandables. Le climat correspond à la photo de pochette : derrière le chanteur-auteur-compositeur, des nuages cotonneux passent devant le soleil (mais on peut le dire autrement : derrière les nuages, il y a le soleil). Entre la ballade intimement universelle de “la Flemme” et les gouttes de piano tristes de “Brooklyn bridge”, cet album est une réussite. Réussite plus que prometteuse puisqu’Alex Beaupain aurait près de 100 titres en stock.
Stéphane Paris
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.