«Le graff ne plaît pas encore à tout le monde, je peux le comprendre. Mais les gens qui s’y intéressent peuvent faire la différence entre les vandales et ceux qui essaient de faire de belles créations, harmonieuses, peuvent voir ce qui est travaillé. Il y a une évolution de la perception, de plus en plus de graffeurs sont reconnus en galerie».
A 28 ans, Christophe Roy baigne dans le monde du graff depuis une douzaine d’années. Il appose sa signature «Mesh» sur les murs extérieurs mais parle d’abord de respect, aussi étonnant que cela puisse paraître à ceux qui observent la pratique de loin.
«C’est le conseil principal que je donnerais à ceux qui ont envie de se lancer. J’ai l’impression que cela se perd chez les jeunes qui arrivent. Quand j’ai commencé, on m’a dit de ne pas toucher à ce qui est patrimonial, religieux, symbolique, à ce qui appartient aux particuliers ainsi qu’aux créations des autres graffeurs». Une façon de défendre les cultures urbaines, trop souvent décriées à l’emporte-pièce. S’il s’est lancé dans la pratique il y a une douzaine d’années, intrigué par un camarade de lycée, c’est surtout le moyen d’expression artistique qui l’a interpellé - et il s’est vite dirigé vers les murs autorisés.
«C’est aussi parce que je baignais dans l’univers du hip-hop. Tout ce qui tournait autour m’intéressait». Il a d’ailleurs participé comme graffeur à différentes éditions du battle Energies urbaines de Besançon.
Autodidacte
Il dit dessiner depuis tout petit. L’apprentissage du graff s’est fait en autodidacte. «Il n’y a pas de cours. On apprend tout seul en observant, en regardant des vidéos, par des rencontres, par les potes avec qui tu peins. Après on regarde les magazines, on voit ce qui se fait partout». Il a choisi la signature «Mesh» pour «la sonorité, les lettres, il n’y a pas de signification particulière». Il fait partie du crew LCG, qui rassemble une dizaine de membres à Besançon.
«Actuellement, on doit être une quinzaine ou une vingtaine de graffeurs actifs à Besançon, mais c’est un milieu qui bouge, avec des jeunes qui arrivent, des effets de mode». Lui-même s’est lancé dans d’autres formes d’expression artistique et, sans avoir abandonné le graf, s’est orienté vers le body painting.
«J’en fais depuis 3 ans et c’est devenu mon activité principale». Le body painting procède d’un type de création éphémère mais il en garde des témoignages photographiques qui révèlent une belle inspiration (voir sur son facebook). Il en a conçu une expo présentée dernièrement aux ateliers Zone art.
«Au départ, je dessinais des lettres et je suis passé à des éléments plus abstraits. C’est plutôt un rendu graphique que je cherche». Formateur à temps partiel et autoentrepreneur (graff, infographie, webdesign), il trouve désormais plus son compte dans cette discipline. «C’est plus facile à mettre en place et moins coûteux en matériel. Dans le graf, ce n’est pas toujours évident de se retrouver avec d’autres et quand on est seul, c’est moins marrant».
S.P.
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