« Les profs me disaient que libraire en mangas et BD, ce n’était pas un vrai métier ! » livre la jeune montcelienne. A la suite d’un bac littéraire, elle s’oriente vers l’étude des langues étrangères, notamment le japonais. C’est finalement lors d’un stage en édition qu’elle renoue avec sa passion de toujours : les mangas. Elle s’intéresse d’abord à l’édition puis c’est finalement la librairie qui s’impose comme une évidence. En novembre 2021, elle décide de donner un nouveau tournant à sa carrière et de devenir libraire itinérante.
Sur les routes de la littérature
Nolwen Lefort est libraire. Son lieu d’activité ? La France entière. « Le côté itinérance m’a beaucoup plu. Etre constamment dans l’action, réagir rapidement, c’est ce que j’aime. Sur un salon, on doit monter une librairie en une journée, deux, maximum. Ce sont plusieurs milliers de livres à déballer, classer et ranger.» C’est l’ambiance des salons qui lui plaît particulièrement. « Le rythme est très intense mais c’est stimulant. »
Spécialisée en mangas et littérature jeunesse
Ce sont les mangas qui ont encouragé Nolwen Lefort à continuer de lire à l’adolescence. C’est un modèle qu’elle défend contre la mauvaise presse dont il peut parfois souffrir. « Le manga est très varié. C’est un format qui offre énormément de propositions, il y en a pour tous les goûts. Ce n’est pas de la sous-culture comme certains peuvent le penser. Il y a beaucoup d’univers à découvrir. Et puis la littérature évolue avec l’arrivée des livres numériques. Il existe des plateformes de mangas faites exclusivement pour le numérique. Les jeunes ne lisent pas moins, c’est juste le format qui a changé. »
Quant à la littérature jeunesse, elle représente 25% des ventes tous genres confondus, « c’est une des littératures les plus vastes que l’on peut trouver » précise la libraire. Passionnée par le sujet qu’elle maîtrise parfaitement, elle indique que la diversité proposée par ce genre littéraire l’oblige à s’informer quotidiennement sur la culture en général « Si on lève le nez cinq minutes de son écran, il y a trois livres qui sont sortis. » Classes d’école, fins connaisseurs, simples curieux, parents en quête de cadeau pour leur ado, le public est vaste ! Le manga s’adresse aussi bien aux adultes. « C’est un style très influencé par le système éditorial japonais. Chaque ligne éditoriale vise un public précis en termes d’âge et de genre. »
La jeune femme ne parvient toujours pas à vivre totalement de sa passion. « Les contrats sont très épars. Je vends beaucoup de mangas l’été, de la littérature jeunesse plutôt en fin d’année. » Ses missions, aussi variées qu’enrichissantes, lui servent pour l’instant à accumuler de l’expérience et des contacts. « J’aimerais beaucoup ouvrir un café librairie accessible à tous, avec un accès pour les personnes à mobilité réduite, ce qui n’est pas toujours le cas dans les librairies de centre-ville car l’espace ne le permet pas. J’ai pour projet d’y intégrer des livres en braille, que l’on trouve rarement, et des livres audio. J’apprends même la langue des signes » confie Nolwen Lefort. Concernant la destination finale de l’itinérante, rien n’est encore décidé. Entre la Creuse où résident ses parents et la ville de Montceau-les Mines, à laquelle elle est très attachée, son cœur balance. « Cela dépendra des financements que j’obtiendrai » conclut-elle.
Lauriane Noel
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