Ils sont passionnés de bridge comme d’autres le sont de jeux vidéo, de basket ou de hip-hop. Pas une passion que l’on rencontre fréquemment chez les jeunes, on en convient, même si une équipe de France de moins de 20 ans a été récemment championne du monde à Pékin. “Il y a environ 120 000 licenciés en France, dont la moitié sont des retraités et beaucoup des adultes actifs reconnaît Aurélie Thizy. Donc ça ne fait pas beaucoup de jeunes. Mais lorsque nous jouons, nous ne côtoyons quasiment que des jeunes. En compétition, il y a des catégories moins de 20 ans, 20 – 25 ans et filles de moins de 20 ans”.
Elle et son frère Clément s’y sont mis il y a 10 ans alors qu’ils avaient respectivement 10 et 8 ans. “On a toujours aimé les cartes. Nos parents jouaient souvent avec des amis à la maison, c’est ce qui nous a donné envie de prendre des cours”.
Le bridge n’est pas un jeu de cartes comme un autre. Si les données de base paraissent simples, il est impossible d’ apprendre à jouer en un quart d’heure comme la belote ou le tarot. “Il faut 6 mois à un an pour vraiment commencer à jouer” soulignent les deux jeunes bisontins. Raison qui explique un taux d’abandon élevé chez ceux qui essaient. “En fait il y a deux aspects relate Aurélie : le jeu de cartes proprement dit, le plus facile à apprendre, et des enchères. Pour les débutants, je pense qu’il faut se contenter du jeu sans les enchères”. Mais pour les persévérants, une fois l’obstacle franchi, le bridge apporte les satisfactions liées aux jeux de l’esprit, mêlant les plaisirs de la stratégie, du calcul, des probabilités, des jeux de cartes, de la déduction. Il se joue surtout en équipes de 2, ce qui suppose une certaine entente, un feeling avec le partenaire. Il demande du calme et de la concentration avec des compétitions qui peuvent parfois durer 12 à 16 h.
“Il faut être fort mentalement” ajoute Clément. Apparemment, ceux qui aiment les maths ont plus de chances d’accrocher que les autres. “Il y a peu de littéraires. On doit être 90 % à faire des études scientifiques”.
Aurélie est en 2e année de prépa scientifique et veut orienter ses études vers l’actuariat, métier de modélisation des risques dans les assurances. Clément est en terminale scientifique et se sent attiré par le commerce international.
Compétitions internationales
Ils ont arrêté de pratiquer en club, plutôt pour ceux qui font du bridge de loisirs et préfèrent s’entraîner sur internet (il suffit de télécharger le logiciel BBO, bridge base online) ou se rendre aux entraînements et interventions organisés par la fédération française à Paris. “C’est une pratique où l’on ne cesse jamais d’apprendre”. Logiquement, elle prend du temps. “Il y a des semaines où l’on peut passer 30 à 40 h à pratiquer. Il faut un minimum de 5 à 6 h pour se maintenir à niveau”. La fédération est la deuxième plus importante après celle des Etats-Unis. Le fait d’être de bons joueurs permet à Aurélie et Clément de bénéficier d’avantages, équipements ou voyages payés. Cette passion leur donne aussi l’occasion non négligeable de voyager. Ils ont représenté la France aux championnats d’Europe juniors en Pologne et vont le refaire en Roumanie du 8 au 10 juillet. Ils ont également participé au Channel trophy aux Pays-Bas puis en Angleterre. Mais bien qu’ils fassent partie des meilleurs français de leur âge, ils ne font pas du bridge une obsession. Aurélie a également pratique le piano pendant 8 ans au Conservatoire et Clément fait du tennis pendant 10 ans.
S.P.
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