Deux minutes de conversation avec Bertrand Kholi laissent deviner qu’il est passionné de sculpture. En évoquant son stage au Québec, il passe fréquemment d’un sujet à l’autre : ses copains à la Fonderie d’art d’Inverness, les sculpteurs qu’il a rencontré, la température nécessaire pour fondre le bronze. De son séjour de sept mois au Canada - d’avril à octobre de cette année - tout l’a tellement envoûté qu’une semaine après son retour il avait déjà commencé les démarches pour y retourner. Et l’on dirait que le plaisir a été mutuel : la fonderie vient d’accepter sa demande et Bertrand s’apprête à passer l’hiver canadien avec eux, cette fois en CDD.
Le village qui l’accueillira de nouveau est Inverness, localité de 850 habitants de la région Centre-du-Québec, connue par sa réputation de capitale du bronze au Canada. En témoignent son musée du bronze et la Fonderie d’art où Bertrand a appris les secrets du modelage de ce matériel. Un monde inconnu pour lui avant son stage : après trois ans dans une école d’arts à Arras où il s’est spécialisé en sculpture, son expérience professionnelle dans ce domaine-là était limitée à quatre mois dans une entreprise de taille de pierre.
“J’avais envie de bouger dans un autre pays, de progresser dans un autre domaine, d’avoir d’autres perspectives et d’approfondir mes connaissances. Et je me suis dit : c’est l’occasion ou jamais” raconte-t-il. Le choix du pays n’a pas donné de problème non plus, car il avait déjà résidé au Canada quand il avait 17 ans et il voulait y retourner. Le Centre régional d’information jeunesse et l’Office franco-québécois pour la jeunesse ont fait le reste, dans le cadre du programme Franche-Comté / Québec.
De son stage, ce qu’il apprécie le plus, c’est “l’autonomie” qu’on lui a donnée à la fonderie. Le moulage en silicone et en cire, le travail avec le bronze à 1 140 degrés, le patinage du matériel… “J’ai touché toutes les étapes de la fonderie, quand normalement chaque personne s’occupe d’une tâche” explique-t-il, ses yeux bleus brillants. Il apprécie aussi le contact avec des artistes comme le sculpteur, peintre et illustrateur Aslan – “dont j’ai eu la chance de polir une des pièces au final” rigole-t-il - ou de Céline et Jean-Guy White, duo de sculpteurs québécois. Passer du côté des artistes le tenterait-il ? “J’ai quelques idées, on verra”, répond-t-il, succinct.
Júlia Bestard
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