Elle vient de séjourner 15 jours dans les Alpes autrichiennes mais surtout pas pour faire du tourisme. Célia Aymonier savoure : «C’était "paradis biathlon" ! Des conditions de course idéales. Très peu de vent, une piste superbe et un temps printanier, presque trop chaud. Et surtout un public extraordinaire !» Le bilan est satisfaisant, avec au bout de chaque course sa meilleure performance et surtout une breloque en relais avec ses coéquipières de l'équipe de France, Anaïs Chevalier, Justine Braisaz et Marie Dorin-Habert, «sans oublier le soutien d'Anaïs Bescond. L’énorme travail du staff, des techniciens et des kinés qui nous ont offert des jambes de feu !» Célia n’oublie pas de la jouer collectif.
Hormis ces Mondiaux, point culminant de la saison, elle aura connu une saison riche en émotions, avec quelques grosses satisfactions, son premier top 10 à Pokljuka (Slovénie) puis un 2e à Oberhof (Allemagne), un premier 10/10 au tir, compensés par quelques «coups de moins bien», en janvier et à PyeongChang (Corée), début mars. «Je me suis dit "mais quel sport ai-je donc choisi ?" Un jour c'est la réussite, le bonheur, le plaisir et un autre jour, c'est la difficulté, la lutte et la frustration.» C’est du sport, quoi… Il reste une seule chose à faire dans ces cas-là, rembobiner son amertume et se donner les moyens d’avancer.
Virage serré en 2015
Célia grandit sur le "toit du Doubs", aux Fourgs.Tout la prédispose à faire carrière dans le grand cirque blanc. Ses parents la mettent très vite sur des skis et tout s’enchaîne naturellement. Première compétition à 5 ans. Premier succès dans la foulée, catégorie microbe. Le cursus scolaire est quasi classique, au collège André Malraux, à Pontarlier, puis à la section sportive du lycée Xavier Marmier, où Célia décroche son bac S. Première convocation en équipe de France fin 2005, participation aux étapes de coupe du monde dès 2010 et premiers Jeux olympiques en 2014, à Sotchi. Entre-temps, il avait fallu choisir une discipline après avoir cumulé le biathlon et le ski de fond. Célia avait opté pour le fond, «pour pouvoir continuer à pratiquer le style classique». Mais ça, c’était avant….
En 2015, la carabine 22 long rifle de 3,5 kg est ajoutée au paquetage. La fondeuse s’est transformée en biathlète, tout en conservant sa singularité : elle skie sans gant. Deux saisons plus tard, la réussite frappe à nouveau à la porte et valide cette décision osée.
En parallèle à sa vie de sportive de haut niveau, Célia est inscrite en fac de psychologie et suit également une formation de naturothérapeute. «C’est une activité qui me passionne et que je serai fière de pratiquer une fois ma carrière sportive terminée.» BEES de ski de fond premier niveau en poche, le petit bout de femme de 1m61 rattaché au pôle France de Prémanon envisage déjà sérieusement l’après-carrière, mais a tant à faire d’ici là ! Célia a 25 ans et toute l’envie devant elle.
Christophe Bidal
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