Vouloir à la fois rajeunir et féminiser un sport comme l’haltérophilie est un pari osé. C’est pourtant ce qu’est en train de réussir Céline Ferrario au Montbéliard haltérophilie musculation, situé dans le quartier de la Chiffogne. Présidente du club à 26 ans, sa présence brise quelques préjugés : ceux de concevoir cette discipline comme réservée aux hommes et, si ce n’est pas le cas, à des femmes qui ressemblent à des hommes. Le coup de cœur, assorti d’un prix de 800 euros, obtenu l’an dernier du concours femmes et sports est mérité. «C’est important surtout pour la reconnaissance et pour donner de la crédibilité quand on va chercher des subventions».
Depuis qu’elle a pris goût à ce sport elle ne ménage pas son temps : pratiquante (elle a fini 8e au championnat de France élite), dirigeante et un temps coordinatrice entre l’UNSS et le club. Dans la dynamique, elle est bien épaulée par Morgan Forbach, autre membre du club. «On est jeunes, on a envie de tenter, de prendre des risques, de changer l’image de l’haltérophilie. On est allés proposer des cours de gestes et postures en classes élémentaires et au collège. On dit aux jeunes que l’haltérophilie n’est pas mauvaise en soi. Quand on fait des ateliers gestes et postures en entreprise, c’est la même chose, sauf que nous le faisons en position parfaite !» Elle ne se cache pas que sa discipline est très connotée par le dopage mais veut justement contribuer à en offrir une image plus saine. Son parcours plaide : «au départ je faisais de la danse. En hip-hop, il a fallu que je renforce mes articulations, j’ai fait de la muscu et de fil en aiguille, j’ai eu envie d’essayer l’haltérophilie. Je m’y suis sentie bien, j’ai développé de la musculation et de la résistance alors que j’étais assez fluette et j’ai pris goût au sport, à d’autres disciplines comme le vélo, la piscine. Avec l’haltérophilie, on se muscle, on se sent un peu plus forte et c’est bon pour le dos contrairement au cartable d’école».
Elle ajoute que la pratique sportive est une forme de socialisation : «quand j’ai commencé, j’étais renfermée, je ne discutais avec personne. Les entraînements, la vie au club m’ont poussée à dialoguer».
Depuis un an, les effectifs du club ont doublé, preuve que les efforts paient. Le MHM compte 9 pratiquantes et Céline n’entend pas s’arrêter là, préparant un BP cours collectif dans l’idée de proposer du renforcement musculaire pour les femmes au foyer. «J’ai de la demande» indique-t-elle.
S.P.
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