« Enfant, lorsque j’ai vu mon premier match de rugby pro au Stade de France, je me suis dit : “c'est incroyable. Il faut que je joue un jour dans ce stade” », se souvient Camille Chat. C’est chose faite. Aujourd’hui, le talonneur de 24 ans fait partie du XV de France et du Racing 92. L’histoire d’amour avec le ballon ovale a commencé vers 5 ou 6 ans, en suivant l’exemple de son beau-père. Le garçon fait ses débuts sur la pelouse du club de Toucy, à une vingtaine de kilomètres d’Auxerre, dans l’Yonne. Tout près de Pourrain, village où il grandit.
« En parallèle du rugby, mon père m’a inscrit au kick-boxing à 9 ans, car il voyait que j’étais assez agité, à l’école et en dehors, raconte celui qui rêvait, gamin, d’intégrer le GIGN. Ça m’a tout de suite plu. Au rugby, j’aimais l’esprit d’équipe, les copains. Je m’amusais. Au kick-boxing, j’aimais le sport de combat, je voyais que je progressais et j’aimais ça. » Si bien qu’il décroche à 11 ans le titre de champion de France.
Puis, il a fallu faire un choix entre l’ovalie et les tatamis. L’ado, qui joue alors au Rugby club auxerrois, entend parler du pôle espoirs en rugby à Dijon. « Je me suis mis ça dans la tête. Et j’ai finalement opté pour le rugby, même si ça m’a fait mal au coeur d’arrêter le kick-boxing. » Pour atteindre son objectif, il se met à travailler à l’école. Car jusque-là, « l’école, j’y allais surtout pour faire des bêtises (rires). Je n’étais pas très scolaire, ça ne me plaisait pas du tout. » Ses efforts paient et il file pour la capitale bourguignonne, où il passe trois ans.
26 sélections avec les Bleus
En 2013, il rejoint le Racing 92, dans les Hauts-de-Seine, tout en intégrant le pôle France au CNR de Marcoussis. Il décroche sa première sélection avec l'équipe de France lors du Tournoi des Six-Nations 2016. Cette année-là, il est aussi champion de France. Depuis, l’Icaunais a été sélectionné 26 fois avec les Bleus et s’est envolé pour le Japon, en 2019, à l’occasion de la Coupe du monde. Mais début 2020, une blessure au mollet l’empêche de jouer plusieurs matches du Tournoi des Six-Nations. Aujourd'hui, confinement oblige, il se soigne à domicile. « Mon kiné et mon préparateur physique m'appellent tous les jours mais je n'ai pas tout le matériel ni les mains d'un pro sur mon mollet. Je fais des séances quotidiennes pour m’entretenir, j’essaie de limiter la casse », explique le sportif qui fait actuellement 105 kg pour 1m78.
Un amateur de nature
Pour cette période de confinement, le rugbyman a préféré quitter son appartement à Plessis-Robinson, à 1 km d’où il s’entraîne avec le Racing 92. « Je ne me voyais pas rester en appartement en région parisienne », justifie-t-il. Le rugbyman a posé ses valises dans un village du Finistère, en Bretagne. « Je suis dans une maison avec ma copine avec un grand jardin, à 200 mètres de la Côte sauvage. C'est plutôt agréable. » Au programme de ses journées : « Je cuisine, je m'occupe du jardin, on fait des jeux de société. »
Fan de grand air, il s’évade souvent en Bretagne. Il aime aussi passer des week-ends en Corse, ou dans sa région natale, à laquelle il est très attaché. Lorsqu’il rentre dans l’Yonne, il « aime revoir la famille et les copains », précise celui que ses coéquipiers surnomment “Camtar”. « Avec mon père, dès qu'il fait beau, on part faire du quad dans la nature, la forêt et les champs. »
Alors que sa période de convalescence se poursuit, il sait qu'il ne rechaussera pas les crampons avant un moment : le Top 14 ne reprendra pas avant septembre en raison de l'épidémie. Ses objectifs pour la suite ? « J’aimerais bien être champion d’Europe avec le Racing, ça fait plusieurs années qu’on fait les finales et qu’on les perd. C’est mon objectif premier. Et sinon, être à nouveau champion de France en Top 14. Pourquoi pas être un jour capitaine du Racing. Et puis forcément, la Coupe du monde en France en 2023 ! »
Chloé Marriault
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