1985. «When your heart is weak», «the Promise you made», «Just around the corner» font le tour de la planète. Peter Kingsbery et Anna LaCazio marquent l’époque de mélodies soft pop empreintes de leurs deux voix admirablement associées. 2015. Cock Robin revient pour la 2e fois (après un premier retour en 2010) mais sans Anna LaCazio qui préfère désormais rester aux Etats-Unis et se consacrer à sa famille. A sa place, Coralie Vuillemin, 28 ans, originaire de Maisons-du-Bois-Lièvremont dans le haut Doubs. Aussi éloignée géographiquement que chronologiquement d’un groupe formé en Californie alors qu’elle n’était pas encore née. Depuis le mois de mai, elle s’est saisie du micro et des claviers, relevant le triple défi de chanter en anglais, de succéder à Anna LaCazio, et d’être sur scène avec Peter Kingsbery, 63 ans.
«C’est sûr que cela a été du boulot d’apprendre les tubes des années 80, de bosser toutes les parties de clavier et de chant. Au début j’étais un peu intimidée et je me demandais comment les fans allaient réagir. Mais ça s’est bien passé et Peter fait tout pour me mettre à l’aise. J’ai l’habitude de chanter en anglais, cela ne m’a pas posé de problème. Quant au chant, je suis la ligne. Peter me donne les indications mais je ne veux pas faire la même chose qu’Anna LaCazio, je ne suis pas une imitatrice. Même si on se ressemble sur certains points d’après ce que dit Peter».
Depuis quelques années, le francophile Kingsbery (qui avait marqué les esprits avec «Only the very best», adaptation anglaise d’une chanson de Balavoine), s’est installé à Paris.
«Il cherchait une chanteuse pour la nouvelle tournée qui commençait en mai dernier. Il se trouve que son régisseur lumière et moi avons des connaissances communes, des musiciens en Alsace. Ils lui ont donné mon nom. Nous avons échangé par mail et téléphone puis je suis allée à Paris et il s’est décidé très rapidement». Coralie a intégré la nouvelle mouture du groupe, un trio, avec des sonorités plus electro. Elle n’est pas sur le nouvel album, mais a déjà donné une quinzaine de concerts avec Cock Robin.
«Une expérience vraiment chouette et très formatrice».
Et une chance de connaître les salles et les festivals pour une jeune femme qui fait de la musique depuis l’âge de 6 ans.
«D’après ma mère, cela a commencé un jour où je suis rentré de l’école et voulu jouer sur un piano-jouet une chanson que je venais d’apprendre. La musique m’a intéressée très tôt et j’avais des facilités. Quand j’entendais quelque chose, je le jouais tout de suite. J’ai suivi des cours de synthé et de piano pendant 8 ans, d’abord avec Brigitte Vonin puis avec Coralie Curtit à Pontarlier. Par la suite, j’ai commencé à jouer avec mon père, accordéoniste, et mon cousin, batteur. J’ai été choriste et claviériste pendant 3 ans avec l’orchestre Macadam, avant d’entrer à la Music academy international de Nancy. Je voulais vraiment travailler le chant et cette école a représenté une étape vraiment intense et enrichissante».
A Nancy, elle s’est vraiment immergée dans le monde de la musique, jouant dans des groupes et donnant des cours. C’est aussi là qu’elle a rencontré son copain, musicien lui aussi, avec qui elle a créé le duo Pixel In A Box, lorsqu’ils se sont installés en Alsace.
«Notre style est plutôt electro rock. Il est batteur, je suis au chant et aux claviers et on a des machines. Ca se monte petit à petit. On a fait quelques concerts et on pense réaliser un EP. On compose et on écrit les textes en anglais à deux. Mais c’est facile car on va dans la même direction. Avant notre premier concert, on a eu 2 mois pour créer un répertoire et on a composé un maximum de morceaux». Ce parcours éclectique, estampillé musiques actuelles, se retrouve dans ses goûts musicaux.
«J’écoute des choses très variées dit-elle avant de citer les premiers noms qui lui viennent à l’esprit :
Mr Big, Nine Inch Nails, Goldfrapp, Zazie».
Stéphane Paris
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.