Emma, Johan, Mathis, trois adolescents bisontins, viennent de vivre leur première expérience de solidarité internationale : quinze jours au Bénin avec l’association Asunoes-France, partenaire de l’école pour sourds de Louho à Porto-Novo. L’association basée à Chaucenne (Doubs) agit depuis 2004 pour cette école, en soutenant ses projets et en participant à ses frais de fonctionnement. Ses membres s’y rendent de temps à autre pour apporter divers matériels ou participer à des travaux comme l’installation de panneaux photovoltaïques. Pour Emma, Johan et Mathis, présents lors du voyage de novembre dernier, il n’était pas question de participer à la réfection de capteurs photovoltaïques. Mais ces jeunes âgés de 13 à 15 ans ont apporté leur contribution en lisant aux élèves des contes locaux, traduits en langue des signes et illustrés par des dessins préparés par un professeur d’arts plastiques retraité. Ils ont surtout perçu l’Afrique par eux-mêmes.
Emma et Johan sont venus à l’initiative d’Anne, leur mère : «A 20 ans, je suis partie en Inde et ça m’a beaucoup marquée, a changé ma façon de voir les choses. J’avais envie de proposer la même expérience à mes enfants. Avec l’idée que la solidarité, ce n’est pas seulement de l’argent mais aussi des échanges». Résultat ? «Je ne regrette pas d’y être allé commente Johan. Globalement, je m’attendais à ce que j’ai vu, mais j’ai été surpris par certains aspects comme la pollution, le nombre de petites motos et l’odeur constante qu’elles provoquent car elles roulent à l’essence frelatée».
Comme lui, sa sœur a été marquée par «le manque d’hygiène notamment dans les toilettes et les douches». «Les gens étaient très accueillants et sympathiques. Les enfants dans l'école n'avaient pas l'air malheureux».
Ils ont rencontré la pauvreté mais pas la misère. «Au début, j’ai quand même été surpris par cet aspect de leur vie complète Mathis, entraîné dans l’expédition par ses grands-parents. Mais finalement, on s’aperçoit qu’ils font avec ce qu’ils ont et que dormir par terre ne les empêche pas d’être super chaleureux, super sympas, super accueillants. On communique facilement. Je me demandais comment allait se passer notre intervention, mais finalement c’était bien. Quant au séjour là-bas, je recommencerais sans hésiter».
«Chaque fois que l’on emmène des jeunes, cela change leur regard sur l’Afrique note Pascale Dard, présidente de l’association. Il y a des idées toutes faites, un côté misérabiliste qui tourne en boucle. Il y a l’image persistante du pauvre africain alors que ce n’est pas que ça. Là-bas, ils rencontrent aussi des jeunes engagés, des jeunes qui ont des projets, ils relativisent. A Porto-Novo la vie est de toute façon différente de celle qu’ils vivent en Europe, mais pas moins bien».
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.