Ils ont passé leurs vacances scolaires de la Toussaint au Togo, à rénover des salles de classe d'une école de Tomegbe. Onze élèves volontaires du lycée Pierre-Adrien Pâris sont partis là-bas pour une opération de solidarité menée avec les associations
Afriqu’énergies et
Asmerade Togo. Un séjour de 3 semaines et demie, mais l’aboutissement d’une préparation beaucoup plus longue.
«Les premiers contacts datent de 2014 expliquent Sandrine Valdo, Mickaël Foray et Gilles Cordier, les 3 professeurs qui ont encadré les élèves, avec Véronique Wuilmet, infirmière.
C’est presque 2 ans de préparation, de réunions».
Les élèves se sont totalement impliqués, menant démarches et initiatives pour boucler le budget. Pour mener à bien le projet Domi 2016 (du nom de la rivière qui passe à Tomegbe), ils ont obtenu des aides du Crédit Mutuel par le dispositif
"Jeunes qui osent", de la région, de la Ville de Besançon, de la fondation BTP+ et de diverses entreprises. Le lycée a apporté sa contribution et les jeunes ont eux-mêmes financé leur voyage. Ils ont même dû motiver leur participation. Principaux éléments :
«aider, améliorer des conditions de vie, découvrir un pays…»
Pauvreté, chaleur,
pollution
Ces élèves de BTS bâtiment, de bac pro gros œuvre et bac pro géomètre topographe pensent que l’expérience les a changés.
«On voit bien que même si la vie est plus chère ici, cela correspond à un autre confort». Sur place, ils ont côtoyé la précarité.
«On était prévenu mais c’est dur de s’en rendre compte en vrai». Ils se souviennent d’un jeune togolais qui avait l’équivalent de 10 cents par jour pour vivre.
«La chaleur et l’humidité, la pollution de la capitale nous ont également surpris. Le sable, présent partout. La nourriture n’est pas très variée, avec peu de viande car il n’y a pas beaucoup d’élevage». Autre surprise, l’accueil, la gentillesse générale.
«Là-bas, tout le monde se dit bonjour, se serre la main». Une ambiance générale dont rend compte leur témoignage sur le site d’Afriq’énergies :
«Les élèves locaux ont été très curieux et très intéressés par ce que l’on faisait et s’approchaient souvent de nous pour regarder, jouer, parler ou rigoler avec nous. Ce fut le cas aussi pour les villageois qui nous accompagnaient le long de la route pour aller au chantier. Ce fut très enrichissant.»
A Tomegbe, ils ont vécu comme les jeunes de leur âge, avec qui ils ont noué beaucoup de contacts qui se poursuivent par échanges numériques. Même s’ils ont fait quelques visites de villes, villages et espaces naturels, ils ont surtout travaillé. Ils étaient là pour ça. Avec deux outils indispensables, l’adaptation et le système D.
«Tout est plus compliqué en raison du manque de moyens, de matériaux, d’outils. Par exemple, ils nous ont montré un échafaudage de planches fixées avec des équerres. Certains d’entre nous en sont tombés. On travaillait de 7 h à 17 h 30, dans des conditions difficiles. Le soir, on était crevé». Aucun ne regrette.
«Ils ont vraiment découvert la réalité d’une autre manière de vivre» disent leurs professeurs.
S.P.
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