Tony Rigollot, 18 ans, son frère Yohann, 16 et Maxime Lamy, 16 également montrent un enthousiasme réjouissant quand ils parlent de leurs projets d'animation de leur village. Cornot, 200 habitants environ, à une demi-heure de route de Vesoul. Eux et 6 autres jeunes de 15 à 19 ans (Elisabeth Hodille, Aurélien Génin, Frédéric Corbon, Toussaint Lamy, Aurélie Robert, Charline Pretot) se sont regroupés pour réaliser une vidéo «intergénération» dans leur commune, en août 2002, puis rénover le lavoir cette année. Les entendre fait mieux comprendre le prix national Envie d'agir obtenu l'an dernier, soit 3000 euros s'ajoutant aux 500 du prix régional. Une partie de cette somme leur a servi à acheter un caméscope en commun, afin de mener d'autres projets.
Au départ, ce sont des camps «vac'ados» organisés par le MRJC qui ont donné envie à quelques-uns d'entre eux de se regrouper. Les autres se sont agrégés au fil du temps. Tous font partie du MRJC. « Le premier projet nous a un peu soudés : on a fait un film de plus d'une heure sur la vie et l'histoire du village, avec des témoignages de personnes âgées et de gens ayant des passions. On a organisé un visionnage qui a rassemblé beaucoup de monde puis on a eu des demandes de copies de la K7. Cela nous a vraiment motivés, de même que voir que les gens se rendaient compte que des jeunes pouvaient être dynamiques ! » se souvient Tony. Devant ce succès, ils ont proposé plusieurs autres actions et la rénovation du lavoir a été retenue. « Il était vraiment en sale état décrit Maxime. C'était un débarras, avec des montagnes de tuiles et de planches. L'abreuvoir était plein de terre, il y avait même un alambic ». Durant l'été, ils ont tout vidé, tout nettoyé au karcher, repeint, comblé les trous. Ils projettent de refaire les joints avant une éventuelle remise en eau, si la commune le décide. En attendant, ils ont aussi décoré le lavoir pour Noël au moyen d'une frise peinte de 40 m2. « Quand on l'a inaugurée, racontent-ils, 150 personnes sont venues le 20 décembre malgré la pluie. Cette reconnaissance nous a fait vraiment plaisir. De même que celle d'Envie d'agir, qui nous a motivés encore plus. D'autant que ça a été juste, on a rendu le dossier en retard et pas complet. Et on a fini premiers de notre catégorie au niveau national ! » Des réactions qui renforcent leur envie d'agir, même s'ils n'en ont pas besoin pour avoir d'autres idées. La suivante : ils aimer utiliser l'école primaire qui a fermé pour créer une salle intergénérationnelle. « Si on fait tout ça, dit Yohann, c'est d'abord que ça nous apporte beaucoup de nous retrouver ensemble. C'est un loisir, il y a une excellente ambiance, donc on se retrouve surtout par plaisir pendant les vacances et les week-ends. Après, si les gens reconnaissent ce qu'on fait, ce n'est que du bon en plus ».
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