« Je crois qu'on pense à partir de ce qu'on écrit et pas le contraire » écrivait Louis Aragon. Dans le lycée dédié à ce poète-romancier, à Héricourt en Haute-Saône, Mégane Limbach et Bastien Jardot pensent et écrivent depuis quelques années déjà. Et à 17 ans seulement, ces jeunes de terminale (littéraire et scientifique) ont publié un ouvrage : un recueil de nouvelles pour la première, un roman de science-fiction pour le deuxième. « J'ai toujours eu beaucoup d'imagination, je racontais des histoires à mes poupées. J'avais dans l'idée, un jour, pourquoi pas, éventuellement, de faire un recueil, mais je ne pensais pas avoir le talent nécessaire pour être publiée. C'est mon petit ami qui a contacté une maison d'éditions, je n'étais pas au courant. Il a fallu qu'il insiste pour qu'ils veuillent bien le lire. Quand ils l'ont découvert, ils ont accepté de l'éditer » raconte l’auteure. Bastien lui, avait contacté de lui-même des maisons d'éditions : « elles me demandaient de sortir 3 000 euros. A 15 ans, on ne peut pas se le permettre, alors avec mes parents, nous avons tenté le pari de l'auto-édition ». Un prestataire s'occupe des démarches légales et de l'impression, lui de la distribution et du démarchage. Les deux haut-saônois multiplient donc régulièrement les visites de librairie et les séances dédicaces pour faire connaître et vendre leurs ouvrages (sortis chacun à 200 exemplaires environ). Dans son premier roman Laece Ryef Origine, Bastien s'est inspiré des jeux vidéos, des livres et des dessins animés pour écrire une trilogie qui « mêle à la fois mythologie, planètes et technologies ». « J'écris pour sortir de la réalité et du commun, c'est le seul endroit où l'on a vraiment une totale liberté » confie-t-il. Quant à Mégane, elle s'inspire d’émotions. C'est justement le titre de son recueil, publié chez EdiLivre Classique, où elle traite de « sujets de société qui dérangent » comme la maladie, l'homosexualité ou la mort pour « faire réfléchir ». A l'heure où leur génération est plongée dans les écrans, eux, nagent dans les bouquins. « Lire permet d'ouvrir son regard sur le monde » fait remarquer la lycéenne. Malgré tout, ces deux jeunes plumes ne sont pas déconnectés, bien au contraire. Elles ont même créé une page Facebook en commun pour partager leurs contacts, leurs récits et se faire connaître davantage. Un roman en binôme est même en cours d'écriture. Si on leur avait dit qu'un jour ils écriraient un livre à quatre mains...
Simon Daval
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