A 30 ans, Clément Rousseau change de vie. Après une dizaine d’années passées dans l’industrie, il s’est décidé à ouvrir une épicerie. "L’Epicerie"», en l’occurrence, commerce qui propose depuis le 6 décembre des produits de proximité à Rougemont. Un vrai choix car l’industrie ne passe pas pour un secteur bouché. Et Clément Rousseau a su acquérir de l’expérience après son BTS électrotechnicien passé à Dole, sa ville d’origine : il a connu 3 entreprises où il a été entre autres responsable d’atelier et responsable de production.
«Mais ma dernière entreprise, en 2015, était une boîte familiale avec des relations de travail particulières. J’ai préféré partir en rupture conventionnelle. Je n’avais plus envie de continuer dans l’industrie. J’ai pris un petit temps pour réfléchir à cette idée de commerce de proximité qui me trottait dans la tête depuis longtemps». Il avait aussi l’idée de s’installer à Rougemont. Mais pour le reste, il a pris soin de se renseigner : intérêt pour "la Ruche qui dit oui" (mais il y a un côté franchise et je voulais être plus autonome), passage par les mercredis de la création de Pôle emploi, accompagnements par Développement 25 et BGE. Il a même échangé avec
Victoria Vernier qui a ouvert un commerce semblable du côté de Quingey. Il a obtenu un prêt Nacre et une aide de Franche-Comté active. Et il a trouvé un local à louer, sous la forme d’une ancienne station service bien placée à l’entrée de Rougemont, sur la route de Besançon.
«Mais la création d’entreprise reste un parcours de combattant. L’administratif est ce qu’il y a de plus dur. Il y a parfois des moments de découragement, surtout vers la fin, avec toujours un petit détail à régler. Je voulais ouvrir le 15 septembre puis ça a été octobre et finalement décembre. Heureusement qu’il existe des organismes d’aide».
Un mois après l’ouverture, il ne regrette rien, si ce n’est
«de n’avoir pas franchi le pas avant». «J’ai des super retours. J’ai déjà 30 à 40 clients fidèles qui viennent une ou deux fois par semaine. Même si la période est plus calme après un très bon premier mois, je reste confiant. Je pense que c’est le bon moment. Les attitudes changent, les gens ont envie de mieux consommer. Et parmi mes motivations, il y avait cette envie de faire changer les habitudes».
Son magasin propose des produits locaux. Limonades, vins, légumes, charcuterie, farine, confitures, sirop, rhum, miel… viennent pour la plupart d’une centaine de km à la ronde. Son accroche : «mangez local au gré des saisons». Pour faire vivre le magasin, il pense également organiser des animations comme des apéros portes ouvertes.
«Tout cela correspond à ce que j’attendais. J’étais dans le speed de l’industrie et je me retrouve à prendre le temps de parler avec les gens».
S.P.
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