Tu chantes et le temps est beau
Quand tu t’es assis à la table des anges
J’ai vu deux nuages dessiner là-haut
Deux mains, deux sourires et deux voix étranges
Quand tu chantes le temps est beau.
Je sors et m’en vais par cette voie le matin
Le pinson me salue de son cri mélodieux
Cette symphonie qui flotte dans le jardin
Epand des airs et des chants gracieux.
Plus près la mésange, plus loin le merle
En chaque cri d’oiseau, chaque chant est le tien
Au-dedans de moi, la musique qui déferle
Rappelle une voix et cette voix t’appartient.
Hier, à deux pas de la rivière
Un oiseau, ce devrait être le coryphée,
Chanta d’un cri trop féerique une mélopée
C’était un rythme, une musique singulière.
Et mon cœur attendri se prit à penser
Que la mort, moins puissante que le souvenir,
Peut emporter le corps et l’espoir ravir
Tout. Sauf la voix de celui qu’on a aimé.
Pourrais-je jamais dire adieu à ce refrain
Qui court dans la campagne dès l’aurore ?
Si l’on peut oublier un visage et une main
Elle est éternelle, la voix qu’on adore.
Pour pérenniser le souvenir de ta voix
Le ciel fit l’oiseau et comme insatisfait
Créa toute l’espèce et quand elle chantait
Tendait l’oreille pour n’écouter que toi.
Tu es dans la montagne, près du marigot
Le matin, le soir, à l’autre bout du monde
Tu chantes partout où se trouve l’oiseau
Et mon cœur coule vers toi comme une onde.
Je m’arrête un instant et prête l’oreille
Ô musique adorée, Ô douce mélodie
Après le précieux don, après la vie
Tu étais, Dieu le sait, la seconde merveille.
Marthe Hounkponou
Poème écrit à Porto-Novo (Bénin) en janvier 2020
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.