Les deux A : Attilio et Arnaud. Deux amis artistes de Vesoul qui viennent de publier un EP 4 titres. Un CD de belle facture, quatre titres bien tournés, prometteurs d’avenir, arrangés et mixés avec soin par
Esiaprod, studio d’à côté (Echenoz-la-Méline).
« Esteban (le créateur du studio)
nous a vraiment bien aidés. Il ne nous a pas seulement enregistrés, il nous a cadrés, accompagnés, nous a apporté des lignes de basse ».
La suite de leurs compositions sortira plutôt en numérique mais pour ce premier EP, le duo a tenu à produire 500 CD.
« Avoir l’objet physique était important pour nous. On a grandi avec des CD, on rêvait d’en faire un ! Ce support, c’est une valorisation du travail. Mais c’est vrai que cela coûte cher, même si on a été aidés, notamment par le Clap. On est aussi sur toutes les plateformes de streaming, même si ça ne rapporte pas grand-chose ! »
L’aventure Duod’A a débuté il y a 4 ans.
« J’ai commencé à tourner tout seul il y a 10 ans, puis pendant un temps en duo, puis à nouveau seul, raconte Arnaud.
Je savais qu’Attilio faisait un peu de gratte et le lui ai demandé de m’accompagner. Au bout de 2 concerts ensemble, on s’est dit qu’on allait monter un groupe. On s’est bien entendu d’entrée et ensuite on a grandi ensemble musicalement ».
Le duo a commencé par beaucoup tourner avec un set de reprises dans ce qu’ils apprécient
« la chanson française avec un minimum de textes. On a aussi deux ou trois choses en anglais dont « Hallelujah » et une en italien, « Bella ciao » ». Ils énoncent des goûts et influences proches, avec deux
« points communs » : Cabrel et Goldman. Attilio ajoute Higelin, Souchon, Arnaud Boulevard des Airs, Pagny et particulièrement Vianney. Ils accordent beaucoup d’importance aux paroles.
« On aime bien que les chansons racontent quelque chose. De toute façon, je ne pourrais pas chanter s’il n’y avait pas d’histoire dans laquelle m’impliquer » explique Arnaud. Sur l'EP, « L’ennemi de l’air » évoque la Covid, « Parle-moi » aborde le thème de la rupture, « La rue d’après », l’idée de partir en tournée. Quant à « Ton monde », elle s’adresse à la tante d’Arnaud, auquel le disque est dédié.
« Quand ma tante est partie, elle m’a laissé de quoi faire cet EP donc c’est grâce à elle si ce disque existe. Le texte s’adresse à toute personne qu’on perd ».
Sur leur EP, ils sont tous deux crédités auteurs, compositeurs, interprètes. Dans la création de leur univers artistique, la complémentarité s’est installée de manière empirique.
« J’avais une vingtaine de compos avec 4 accords rythmiques relate Arnaud.
On est partis sur cette base. Pour « Ton monde » et « La rue d’après », Attilio a composé et j’ai écrit ensuite. Mais ça peut être l’inverse, il n’y a pas de mode opératoire. Cela dit, j’écris quasi-ment tous les textes et Attilio compose quasi-ment tout ».
Pas non plus de méthode pour l’inspiration, qui peut arriver n’importe où.
« J’ai toujours quelque chose à portée de main pour noter, sinon ça disparaît vite » remarque Arnaud.
« Il m’est arrivé de me relever la nuit pour écrire des accords » dit Attilio.
Il faut dire que tous deux travaillent, ont une vie de famille et que la musique s’inscrit dans les espaces libres disponibles.
« On n’a pas vraiment le temps de répéter. Les répètes, on les fait sur scène ! Paradoxalement, c’est la période Covid qui nous a donné l’occasion de franchir un palier. On a bossé, bossé, bossé, on a regardé des tutos, on s’est libérés ». En sortie de crise, ils ont passé la vitesse supérieure.
« On a dû faire 40 dates en 6 mois sur la zone Vesoul-Luxeuil. On ne le ferait peut-être plus ! rient-ils.
Notre objectif, maintenant, c’est de faire moins mais mieux : peut-être des premières parties, des festivals. Mais pour l’instant, on veut travailler sur une 2e EP, pour arriver sur scène avec 10 compos ». Et puis, les deux A ont le rêve de « la rue d’après » :
« Partir en tournée, sur la route, dans un van. Ce serait top ! »
S.P
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