Elodie Flavenot aime bouger. Après avoir connu le Canada et le Japon, elle s’apprête à s’envoler vers la Nouvelle-Zélande. «Je pars en permis vacances travail. C’est 12 mois maximum. Je prends un aller simple. On verra bien là-bas». Un 3e continent en 3 ans après l’Amérique en 2015 et l’Asie en 2016. Montréal, c’était dans le cadre de ses études aux beaux-arts de Besançon. Elle a fait 6 mois dans une agence de communication visuelle. Au Japon, c’était un "Stage monde" réalisé grâce à la Région. «Entre les deux, j’étais revenue à Besançon, j’ai travaillé et j’ai eu envie de partir en Thaïlande. J’ai contacté le Crij, ca ne s’est pas fait, mais j’ai poursuivi mon idée en m’orientant vers le Japon». Le Crij lui a surtout servi d’aide sur le plan administratif. Pour le reste, elle s’est débrouillée, a trouvé son lieu de stage elle-même «grâce aux contacts que l’école des beaux-arts a au Japon». Direction Takasaki à 2 h au nord de Tokyo, dans un centre d’art. «Je travaillais avec un artiste qui invitait des artistes occidentaux en résidence. Je l’aidais à monter des expos, je faisais des affiches. J’ai appris à faire des scénographies en peu de temps. L’expérience m’a beaucoup apporté en termes d’ouverture à une autre culture et à l’art contemporain».
Fascinant et difficile
A 27 ans, la Bisontine confirme que les voyages contribuent grandement à se former. «Quand on part comme ça, on est loin de tout, on est face à soi-même. Il faut faire preuve d’ouverture et de souplesse d’esprit et ne pas partir avec des idées préconçues au risque d’être déçu. Quand je pars, je fais beaucoup de couchsurfing pour vraiment rencontrer des locaux. Le Japon, c’est l’expérience qui m’a le plus fascinée mais qui a été la plus difficile. J’ai appris sur moi, j’ai découvert une grande patience».
Là-bas, elle partageait une maison avec des femmes japonaises, elle a pris des cours «pour comprendre la langue, mais pas suffisamment pour discuter», elle est partie sac au dos visiter Hiroshima, Osaka, Kobe, Kyoto… «C’est complètement différent d’ici. Quand on arrive, on hallucine».
Malgré tout, l’intégration n’a pas été évidente, «même si les Japonais ont tendance à mettre les Français sur un piédestal». Question de relations sociales légèrement différentes. «Quand on rencontre des Japonais, on a l’impression que les liens restent superficiels, qu’il est difficile d’avoir une vraie amitié. Il y a toujours une certaine distance, on ne se connaît pas vraiment. On ne se tape pas sur l’épaule ou dans les mains, mais on s’incline. C’est très cérémonieux. Je me suis posée la question de ma place en tant que femme étrangère. A tel point qu’à un moment, il fallait que je rentre. Mais avec le recul, j’ai envie d’y retourner».
Voyager nourrit également son travail. «Depuis que j’ai quitté l’école, je vais d’expérience en expérience, avec lesquelles je fabrique mon métier d’artiste. En même temps que la préparation de mon départ en Nouvelle-Zélande, je travaille, à partir de photos, sur une édition qui parle de mon rapport au Japon et de ma place en tant que femme».
S.P.
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