Sa dernière invention s'appelle Optimax, il s'agit de filtres pour appareils photo jetables. Vendus 10 F au dernier Salon de la Jeunesse, ces derniers sont partis comme des petits pains. Sans aucun bénéfice pour leur concepteur, Emmanuel Gettliffe, puisque le prix de vente était bien inférieur au coût réel de l'objet. « Au départ j'ai créé Optimax pour moi : je prenais des photos de ma copine sur la plage et pour ne pas abîmer mon appareil avec le sable, j'avais acheté un jetable. Comme je trouvais dommage qu'il n'ait pas de filtres, elle m'a dit : tu n'as qu'à l'inventer ».
Inventer semble pour lui avant tout un plaisir. Plus jeune, vainqueur de deux concours de «Sciences et vie junior» dotés de 5.000 F, il avait utilisé l'argent gagné pour créer un robot programmable et télécommandable. Les deux concours ont été gagnés grâce à « un compteur kilométrique pour vélo bricolé à partir d'une calculette à 10 balles ! » et un compte à rebours jusqu'à l'an 2000. Quant au robot, inventé en 1993, il a valu à Emmanuel de passer sur le plateau de TF1. « Ça m'avait donné une bonne reconnaissance à l'époque ! » Pour être complet, on n'omettra pas la cinquième de ses inventions, nommée Floralert, qui a aussi obtenu un prix dans un salon : « Il s'agissait d'un montage électronique dans un pot de fleurs. Dès que la plante avait besoin d'eau, ça déclenchait des «on a soif !» intempestifs », décrit-il en riant. Avant d'ajouter : « J'ai, noté quelque part, une centaine d'idées dans le même genre, dont 10 seraient intéressantes à développer» .
Du Légo au Deug de technologie industrielle
Avec lui, bricoler et inventer n'ont pas l'air d'activités très compliquées. La passion et l'habitude y sont pour beaucoup. « Ça m'a toujours amusé. Au début, c'était le Légo. Puis j'ai fait des objets en bois et des talkie-walkies et ensuite des petits trucs électriques. Au début, je démontais les objets, après j'ai commencé à les réparer puis à bidouiller avec. J'ai eu ma première caisse à outils à 11 ans ». A 24 ans, ce passe-temps demeure l'un de ses favoris avec la photo et la musique, même s'il a aujourd'hui moins de temps à y consacrer. Après avoir eu un Deug de technologie industrielle à Belfort et un DU création et gestion d'entreprise, il a en effet commencé à travailler, dans une entreprise où il vend du matériel informatique pour les dentistes. « Ça fait bientôt un an que j'ai commencé à travailler et ça change la vie. Mais je regrette un peu le temps de l'adolescence où je faisais mes petites inventions ».
Stéphane Paris
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