C’est une rencontre qui est à l’origine du projet. Lors de ses stages au centre de réadaptation fonctionelle Bretegnier d’Héricourt, dans le cadre de son master 2, Julien Tripard a fait la connaissance de Yannick Adam qui lui a fait part d’une problématique importante : «la difficulté, notamment pour les personnes amputées d’une jambe, de réussir à pédaler efficacement avec une seule jambe sur une longue distance». En 2009, le système de fixation est alors fabriqué à l’occasion d’un défi en vélo avec des personnes à mobilité réduite de La Rochelle à Biarritz. Ils décident ensuite de passer la vitesse supérieure. «Ces solutions étaient inexistantes sur le marché car inadaptées. Les personnes nous ont incité à créer l’entreprise Sporthopeo pour les commercialiser», explique Julien Tripard. Le jeune autoentrepreneur s’est nvesti corps et âme dans cette aventure qui lui demande beaucoup de temps et d’argent. Avec du recul, il témoigne : «il ne faut pas avoir peur de se lancer, nous avons de la chance en France, les jeunes entreprises sont soutenues. Il existe différentes formations et aides financières qui permettent de ne pas investir nous-mêmes une grosse somme d’argent».
Du FC Sochaux Montbéliard
à Sporthopeo
Pourtant, il y a quelques années, Julien s’était lancé sur un tout autre terrain : il faisait partie du centre de formation du Football club de Sochaux-Montbéliard et a été sélectionné régulièrement chez les moins de 17 ans nationaux. «Sur 20 joueurs de ma génération, seulement quatre ont signé pro. J’ai eu la possibilité de continuer dans le football, mais je devais arrêter les études. J’ai préféré continuer le football à Besançon (au BRC, ndlr) et continuer mes études en parallèle à l’UFR Staps», raconte-t-il. Et aujourd’hui, il ne regrette en aucun cas ce choix : «le milieu de la rééducation m’a passionné notamment au niveau de l’approche relationnelle».
Cette année, Sporthopeo se lance dans une nouvelle réalisation : la sortie d’une pédale connectée. Un financement participatif a d’ailleurs été lancé fin 2018, 6 000 € ont pu être ainsi récoltés. «Nous avons pris conscience du plein essor de l’objet connecté, il était nécessaire de rendre notre premier produit intelligent. «Scratch & bike connect» va offrir la possibilité à toutes personnes de pouvoir suivre, stocker et analyser ses propres données de manière précise et complète lors de toutes séances à vélo (VTT, vélo de route, aquabike, vélo de rééducation…)», expose Julien Tripard. Et Sporthopeo ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et souhaite permettre l’accès à d’autres sports, comme par exemple l’équitation avec la fabrication d’un étrier. À suivre !
S.D.
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.