« La course, c’est mon quotidien. » À 22 ans, Fabien Palcau avale les kilomètres. Rien de surprenant lorsqu’on sait que le natif de Dijon est le fils de deux internationaux en course d’orientation. Enfant, il accompagnait ses parents en compétition et faisait, lui aussi, des courses carte et boussole en mains.
Le garçon aimait courir au grand air et sur des sols instables mais il s’est rapidement senti bridé.
« Lors de courses d’orientation, il faut s’arrêter, lire une carte. Ça me semblait trop contraignant. Moi, je voulais courir et aller le plus vite possible », se souvient-il.
« Je joue avec le terrain »
Alors, vers 9 ans, il s’est inscrit dans un club d'athlétisme, au
Dijon université club. Avec, déjà, un certain esprit de compétition.
« Je ne voyais pas vraiment la course comme un loisir, je voulais plutôt me mesurer aux autres. Je pense que je suis un compétiteur dans l'âme. » Depuis, il court sur piste et pratique le cross-country (de la course à pied sur un parcours naturellement accidenté). Deux disciplines qu’il juge complémentaires :
« La piste donne un sentiment de vitesse que l’on n’a pas sur le terrain, mais c’est plus carré, sérieux, explique-t-il.
En cross, je m’amuse, c’est glissant, je joue avec le terrain. »
Si certains de ses adversaires en cross redoutent la pluie et les terrains boueux déjà bien piétinés par les précédentes courses, lui s’en délecte.
« Ça ne me déstabilise pas, au contraire, je trouve ça marrant. J’ai toujours couru sur des sols accidentés. » Il s’est spécialisé dans le demi-fond et a très vite décroché des médaille. Ses plus gros titres ? Vice-champion d'Europe de cross junior en 2015, champion d'Europe de cross junior par équipe en 2015 et 2016, et champion d'Europe de cross par équipe en catégorie U23 (de 20 à 21 ans) en 2017.
Des envies de Jeux olympiques
S’il aimerait vivre à plein temps de l’athlétisme, Fabien est
« lucide » et met un point d’honneur à suivre un cursus universitaire pour pouvoir travailler en parallèle ou après sa carrière sportive. Après avoir obtenu un bac S en 2016, il a débuté un bachelor en marketing et business à la
Burgundy school of business de Dijon.
« Le monde du commerce, des affaires, m’attire. Ça ressemble au sport : il y a un esprit de compétition, il faut être rigoureux, persévérant. » Il admet cependant avoir eu quelques difficultés à coupler études et entraînement. Pendant presque deux ans, le jeune homme a été affaibli : il a attrapé des virus, était fatigué, sentait que le mental ne suivait pas. D’où un certain passage à vide en compétition.
Mais il a repris du poil de la bête mi-2018, plus serein. Il s’est lancé, en septembre, dans un master de management par correspondance avec un cursus aménagé pour les sportifs de haut niveau, en quatre ans plutôt que deux. De quoi pouvoir s’entraîner 10 à 11 fois par semaine et faire des stages.
Son objectif ? Décrocher une médaille au championnat d’Europe de cross ainsi qu’aux championnats de France Elite, en cross-country ou sur piste.
Et surtout, participer aux Jeux olympiques de 2024, à Paris. Car si le cross-country n’est pas une discipline olympique (il l’a seulement été en 1912, 1920, 1924), l’athlète espère bien se démarquer sur piste, sur 5 000 ou 10 000 m. Et pourquoi pas, par la suite, sur marathon.
Chloé Marriault
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.