Les 50 élèves de 1re spécialité arts plastiques du lycée Xavier Marmier ont relevé le défi : produire 17 œuvres d’art en respectant le même cahier des charges que les artistes officiels de Pièces d’été 2021. Il en résulte une « suite sculpturale en 17 volumes » selon la dénomination de leur prof, Nadi Tritarelli. Elle est visible sur un parcours de 600 m sur la route de Malbuisson au fort St-Antoine.
Pour ces créations, les jeunes avaient des contraintes : travail collaboratif (par groupe de 3 ou 4), verticalité, créations in situ qui fassent sens par rapport à l’environnement, référence au contexte local (culturel, historique, industriel naturel…). A partir de là, certains ont voulu fondre leur œuvre dans la nature, d’autres ont choisi l’effet inverse et de montrer un impact sur le paysage. Parmi les 17 totems, "la Hune", conçue par Julie, Juliette, Iara et Lillie. « C’est un mât de bateau, pour faire référence au lac St-Point. On a ajouté un drapeau de pirate pour rappeler l’enfance, les jeux dans les bois, les cabanes dans les arbres… On avait aussi envie que les enfants se sentent concernés par le parcours ». Brigitte Renaud, présidente de Malbuissonart est ravie de l’implication des élèves. « L’un des objectifs de l’association est d’offrir un accès à l’art contemporain à tous, en totale liberté, en cassant certaines idées comme celle que l’art contemporain est à Paris. Associer les jeunes est une manière de le rendre accessible ». D’autres lycéens pontissaliens ont apporté leur contribution à Pièces d’été : des élèves du LP Toussaint Louverture ont travaillé avec le cabinet d’architecture genevois Crausaz Tremblay pour réaliser le pavillon d’accueil de l’expo. 6000 scolaires sont inscrits pour découvrir Pièces d’été en juin.
De la conception à la médiation
Cette collaboration est née d’une envie commune. Une première mais aussi une habitude pour le lycée qui a déjà par le passé associé ses élèves au musée de Pontarlier ou au musée Courbet, entre autres. « Ces initiatives sont appréciables souligne Brigitte Renaud. Les œuvres sont faites pour être montrées ». L’enthousiasme de Nadi Tritarelli, le professeur de la section, est pour beaucoup dans la concrétisation d’un projet qui a permis « aux élèves une expérience intégrale allant de la conception à la réalisation puis à l’installation et à la médiation ». Fatma, Sandra et Louise ont conçu "Haut les mains". Sur un arbre, 10 objets accrochés rappellent les activités en forêt de la cueillette des champignons au bûcheronnage. « Dès que l'on a commencé à travailler, on a réfléchi à ça disent-elles. On voulait créer une proximité avec le spectateur »
« Les lycéens ont travaillé de la même façon que les artistes que l’on a invités à Pièces d’été. Il y a même des résonances entre certaines propositions ! » se réjouit Brigitte Renaud. L’expérience leur donne un bel aperçu de l’activité d’un artiste. En 1re, ils avaient 4 h par semaine à la fois pour « produire, acquérir une culture artistique, savoir analyser une œuvre ». Ceux qui poursuivent auront un coef 16 au bac. Certains envisagent de s’orienter vers les écoles d’art et les métiers de la culture. Mais les autres sont également heureux du résultat. « J’ai choisi cette option plutôt par goût, pour le plaisir dit une des jeunes filles qui s’oriente plutôt vers les sciences. C’était vraiment bien de pouvoir concevoir une œuvre ».
S.P.
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