Sa passion des chevaux a été la plus forte : alors qu'il aurait pu continuer à travailler dans le domaine de l'hôtellerie, François Boisson a décidé, en 1996, de changer de cap. Direction, la maréchalerie : " J'en avais un peu marre de l'hôtellerie. Et comme ça fait 20 ans que je me passionne pour les chevaux, j'ai cherché dans ce domaine. Devenir maréchal-ferrant, me semblait le mieux, on peut s'installer relativement facilement à son compte ". Chose faite, à 29 ans, dès le diplôme adéquat acquis - Capa et Bepa, obtenus en deux ans de formation continue à l'école de maréchalerie de Marseille -: depuis le mois de juillet, il a créé AFO Maréchalerie, avec un associé, Olivier Duchillot. La société, basée à Landresse, près de Pierrefontaine-les-Varans, se déplace chez les propriétaires pour ferrer les chevaux sur place. " On travaille dans toute la région, Jura excepté, en essayant en ce moment de nous développer autour de Besançon. Nous avons commencé avec une bonne clientèle, du fait de la réputation de mon associé qui exerçait déjà dans ce secteur. De toute façon, pour ceux qui exercent sérieusement, il y a du travail. Simplement, désormais, quasiment tout le monde se déplace pour ferrer les chevaux sur place. C'est un changement notable de la profession ". Pour le reste, le métier est resté des plus traditionnels, le travail quasiment semblable à ce qui se pratiquait il y a un siècle, malgré " de petites évolutions comme la connaissance de l'anatomie ou de l'aplomb des chevaux ou encore l'utilisation d'une forge à gaz au lieu de la forge à charbon ".
Un animal imprévisible
Ferrer les chevaux est " un mal nécessaire " selon François Boisson : ce n'est pas la panacée mais " on n'a pas trouvé mieux pour éviter que leurs pieds s'usent ". Toutes les 6 à 8 semaines, il faut déferrer l'animal, parer ses pieds (c'est-à-dire enlever l'excédent de corne) en respectant ses aplombs, choisir une pointure de fer et l'adapter au sabot après l'avoir chauffé à la forge puis effectuer le ferrage proprement dit - souvent à chaud -, enfin fixer le fer avec des clous sans oublier de river ces derniers. Voilà grossièrement résumée une opération qui demande une heure à une heure et quart par cheval. Autant dire qu'en changeant de voie, François Boisson ne s'est pas franchement tourné vers la facilité. " C'est très difficile physiquement, on est en permanence "cassé" en deux et en même temps, il faut bouger avec le cheval. On s'esquinte facilement les genoux ou les hanches. C'est un métier d'espérance professionnelle courte, il faut penser assez tôt à une évolution de carrière ". Des données "tellement contragnantes, que pour exercer il est nécessaire d'aimer et de connaître le cheval, ou alors on s'énerve vite. En plus, c'est un animal imprévisible, qui n'aime pas la surprise. Cela dit, pour quelqu'un de passionné, c'est un très beau métier, qui permet d'être tout le temps dehors".
Stéphane Paris
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