Après avoir éprouvé le besoin de souffler cette année, faisant notamment l’impasse sur le Tour de France, Francis Mourey s’est concocté un menu copieux pour 2007 : en cyclo-cross, les championnats de France et du monde sont dans sa mire dès janvier. Sur la route, il espère “gagner quelques courses et bien figurer dans le Tour et aux championnats de France”. A bientôt 26 ans, le natif de Chazot veut encore mener de front cyclo-cross et route pendant 2 ou 3 saisons. Et c’est en plein accord avec les directeurs sportifs de la Française des Jeux, dont il est sociétaire depuis 3 ans, qu’il s’est fixé ces objectifs.
On le voyait d’ailleurs mal laisser de côté le cyclo-cross alors que lors des 3 dernières éditions du championnat du monde il s’est placé 7e, 4e puis 3e. Idem pour le championnat de France qu’il a gagné en 2005 et fini second cette année. “Les deux disciplines ont leur charme dit-il. Le cross est plus convivial mais moins médiatisé. Il demande plus d’efforts violents, répétés. Je parviens à gérer les deux car les saisons ne se chevauchent pas. Le plus difficile est de garder un niveau de forme constant”. C’est l’ancien coureur Marc Madiot, fan de cyclo-cross, qui l’a repéré sur ce circuit, sachant qu’un bon cyclo-crossman peut devenir un bon routier.
Aujourd’hui, avec Christophe Moreau ou Laurent Mangel, il est l’un des rares francs-comtois du circuit professionnel. “C’est un milieu que je trouve plutôt sympa. En course, c’est chaque équipe pour soi. Après, quand on se retrouve, c’est bon enfant, on peut comparer le peloton à une colonie de vacances. Le Tour de France, c’est vraiment une autre dimension à cause du public et du nombre de journalistes présents. Du matin au soir, on a en permanence du monde autour de soi”. Difficile de parler avec un cycliste sans évoquer l’image ternie de ce sport par les affaires de dopage. Francis regrette juste que “tous les sports et tous les pays ne soient pas sur un pied d’égalité. Le cyclisme est montré du doigt. Lors de la dernière affaire en Espagne, on n’a cité que des cyclistes alors que d’autres athlètes étaient impliqués. Mais notre sport est gratuit. C’est sans doute plus difficile de taper sur des sports où le public paie”.
Pour le reste, il ne montre aucune envie par rapport à d’autres disciplines peut-être plus lucratives. Au contraire, il estime son sport très bien logé. “Au départ, j’ai pratiqué plusieurs sports mais le vélo m’a vraiment plu dès les premières courses. Je me suis inscrit dans le club de mon oncle et dès la 2e année, j’ai commencé à gagner des courses. Ensuite ça m’a permis de voyager, de voir la région puis d’autres pays. Maintenant, en tant que professionnels, on n’est pas du tout à plaindre. Les très bons coureurs gagnent même très très bien leur vie. Il faut juste penser à la reconversion”. La sienne semble toute trouvée. Avant de se consacrer entièrement au vélo, il a été pendant 4 ans apprenti maçon. “J’aime bien, c’est quelque chose que je fais encore lors de mes temps libres. Et pendant 4 ans, j’allais au boulot tous les matins avec le sourire. De toutes façons, je ne sais faire que deux choses : du vélo et de la maçonnerie”.
Stéphane Paris
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.