Monolith, EP qui sort le 5 avril, est une nouvelle étape dans le projet musical de Gaettson. Ses précédents étaient autoproduits ; pour celui-là il a été entouré professionnellement avec notamment un accompagnement de la Vapeur, salle de musiques actuelles dijonnaise. Son évolution s’est faite par paliers comme il le raconte lui-même : « Au début, j’ai découvert le monde du DJing avec mes premiers lecteurs CD et j’ai commencé à animer des soirées entre potes ou dans des bars. Puis j’ai fait des remixes avec des logiciels en découvrant qu’avec un ordi, on a accès à tout, on peut tout faire y compris mettre en ligne. Cela m’amusait. Et puis à un moment, je sentais que ça ne collait pas, qu’il fallait que je joue mes propres morceaux. En écoutant la musique des autres, je me disais, j’aurais plutôt fait ça comme ça, là j’aurais plutôt ajouté ceci… » Parallèlement à ses études, le passe-temps est devenu une occupation qui a pris de l’ampleur. Aujourd’hui, à 30 ans, Geoffrey, kiné professionnel, devient Gaettson derrière les platines (le pseudo est un hommage à son père Gaëtan, décédé).
Electro et trompette
Un parcours autodidacte dont les 6 titres de Monolith marquent une autre étape logique. Sa touche : des intros calmes qui lancent des grooves roboratifs, une alternance de moments posés et de rythmes entraînants, l’utilisation parcimonieuse de voix et surtout de trompette, une marque originale dont Gaettson se sert également lors de ses lives. « C’est un instrument que j’ai appris jeune en école de musique et j’aime bien l’utiliser avec pas mal d’effets, de traitement de son. En live je mets une sourdine. Je ne recherche pas la performance mais plutôt l’apport de sons différents, réverbérés, feutrés, down… Mais je ne suis pas le seul à utiliser ce genre d’instrument. Thylacine a un saxo par exemple ». L’utilisation de voix est dans la même logique. « Cela permet d’apporter un côté humain, mais je l’utilise comme un gimmick, pour appuyer un moment. Je ne suis pas du tout dans le truc couplet-refrain. J’aime bien aussi la surprise, l’inattendu dans le déroulement d’un morceau, pour provoquer des éléments de tension ». Le live est un autre aspect de son travail, avec une approche différente. « Les morceaux n’ont parfois rien à voir. J’ai mes éléments découpés, basse, batterie, synthé, trompette et je rejoue dans le sens que je veux. C’est l’intérêt du live ». Il continue également ses DJ sets, « plus détendus ».
Distribué par le label Pulse, il est dans une nouvelle phase vis-à-vis de la musique. « Etre kiné en libéral, c’est parfait pour pouvoir m’y consacrer à côté ». Son approche réfléchie et soignée de Monolith le montre. « J’ai voulu qu’il y ait un déroulé dans l’agencement des titres avec une histoire et une évolution : le premier morceau est solaire puis c’est plus sombre jusqu’au titre Monolith, plus rapide, plus pop et ça finit avec 99Ws qui s’étire comme une ballade ». Il s’est mis à composer il y a 5 ou 6 ans, au feeling, en autodidacte, mais avec une solide culture musicale. « J’écoute beaucoup de choses dans tous les styles, alors j’ai beaucoup d’influences sans pour autant recopier ce que j’entends. Plus on écoute de choses, plus la musique qu’on fait est éclectique. » Ses sons du moment, les premiers qui lui viennent à l’esprit le confirment : Bon Iver, Stereoclip, Overmono…
Son actualité le trouve pleinement immergé dans sa passion entre le tournage d’un clip pour Monolith, la release party de l’EP, la préparation du live pour ses dates à venir comme le festival Image sonore en juillet, la création d’autres compos. Un souhait ? « Sortir un vinyle, l’objet me fait rêver. Mais on verra plus tard ».
S.P.
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.