À l’occasion de Paris 2024, les Bleues participeront, pour la première fois, au tournoi de goalball, le seul sport paralympique collectif féminin dédié aux déficientes visuelles. Et la Franc-Comtoise Gwendoline Matos compte bien en être.
Originaire de Lect, près de Vouglans, dans le Jura, la jeune trentenaire est malvoyante : une maladie de la rétine, diagnostiquée à l’âge de 7 ans, a rétréci son champ de vision. Durant sa scolarité aux Salins de Bregille, un établissement de Besançon pour les déficients visuels, elle pratique l’athlétisme et le torball, un sport cousin du goalball, non paralympique. « En 2016, j’ai participé à une journée découverte du goalball à Lyon : ça m’a bien plu. L’année suivante, un club s’est monté à Besançon et je me suis retrouvée directement en équipe de France, rembobine-t-elle. Il a fallu faire un choix : j’ai arrêté le torball pour me consacrer au goalball dans la perspective des JO. »
Déterminée à atteindre son but, la sportive quitte alors son travail d’agent de service hospitalier pour un poste plus adapté. Elle est aujourd’hui référente handicap au service des sports du Département du Doubs. Elle bénéficie d’un emploi du temps aménagé qui lui permet de s’entraîner une quinzaine d’heures par semaine. Depuis le début de l’année, elle a même choisi de passer à mi-temps : « cela me permet d’avoir un peu de temps perso à côté », souffle Gwendoline, le visage encadré par des mèches bleues.
Ambassadrice du goalball
Ces derniers mois, le rythme des compétitions internationales et des stages s’est nettement accéléré : tournois au Japon et en Suède, camp d’entraînement en Finlande, stage en juin puis des rassemblements de deux à trois semaines en juillet et août. Sans oublier le relais de la flamme olympique le 25 juin à Maîche.
Ambassadrice de sa discipline – elle a fait une apparition dans la pastille humoristique Vestiaires diffusée sur France 2 –, la Bisontine, meilleure marqueuse du dernier championnat de France, figure dans la sélection de six joueuses retenues par la fédération française handisport. « Je prends les échéances au fur et à mesure et je fais tout pour ne pas me blesser », confie-t-elle. Accompagnée depuis deux ans par un préparateur mental, elle travaille aussi sa gestion du stress « pour ne pas se faire envahir par les sollicitations, les réseaux ».
Douzièmes des derniers mondiaux en 2022, les Françaises « montent en puissance » et peaufinent leur collectif à l’approche du rendez-vous paralympique. A partir du 25 août, à l’Arena Paris Sud, elles affronteront la Corée du Sud, le Canada et le Japon, en phase de poule, avec l’objectif de se qualifier pour les quarts de finale. Trois équipes qu’elles ont déjà rencontrées sans réussir à les battre. Mais à Malmö, les Nippones ne l’avaient emporté que d’un petit but (2-3) ; « A Paris, on n’aura plus rien à perdre » assure Gwendoline Matos.
Edwige Prompt
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