Ira vient de Mannheim, en Allemagne, et a longtemps vécu à Bruxelles où travaillaient ses parents. Cette année, elle découvre Besançon en tant que service civique volontaire à la Maison de l’Europe. Le choix n’est pas anodin. Elle se dit « complètement convaincue par l’idée européenne, même si tout n’est pas parfait et qu’il y a des choses à améliorer. Mais sans ça, ce serait un continent triste ». Au premier rang, les aspects pratiques. « J’utilise l’euro, j’ai la carte européenne d’assurance maladie, j’ai le droit de me déplacer sans formalités, je pourrai travailler ailleurs que dans mon pays. Je n’y vois que des avantages ». Elle a des amis qui font des études un peu partout. « On voit bien que c’est plus pratique. Certains pensent que l’Europe rend les prises de décisions trop longues. On n’en discute pas tellement, mais je crois que la plupart de mes amis sont comme moi, plutôt contents de l’idée de l’Union européenne. »
Elle a obtenu le bac l’an dernier et projette ses études supérieures dans cet esprit. « Je pense faire du droit, en Université franco-allemande, avec l’objectif d’un master franco-allemand. J’aimerais travailler dans une organisation internationale. J’ai aussi envie de retourner à Bruxelles un jour, car j’ai adoré l’atmosphère là-bas ».
Année de césure
Pour le moment, elle se consacre à son service civique international à Besançon, une coupure après le bac, beaucoup plus pratiquée par les jeunes en Allemagne qu’en France. « J’ai entendu parler de cette possibilité car j’avais une prof très engagée sur les relations franco-allemandes. Elle a fait venir une personne de l’Institut français pour nous expliquer ce qu’on pouvait faire. J’ai déjà vécu à l’étranger, j’avais envie de refaire cette expérience. J’avais envie d’une année sans devoirs, sans révisions. Là, le soir, le week-end, c’est libre ! Je voulais aussi voir autre chose avant de me remettre à étudier. Et dans la perspective de mes études, je voulais aussi retrouver mon français qui avait un peu disparu ». On témoigne qu’il est vite revenu. L’explication de son niveau tient à ses 6 années de vie à Bruxelles. « J’allais à l’école française et dans la vie quotidienne, avec les amis, au sport, on parlait français. Quand on a 8 ans et qu’on parle la langue tout le temps, apprendre va très vite ». Ses difficultés sont des détails. Les Belges disent GSM pour téléphone, septante pour soixante-dix. « Mais le plus compliqué, au début, c’était de comprendre les Français quand ils parlent au téléphone ! »
A la Maison de l’Europe, elle fait de l’accueil, participe à des interventions en milieu scolaire, s’occupe parfois de la newsletter. « Avec la préparation des interventions et la doc que l’on reçoit ici, j’apprends beaucoup de choses, notamment sur le fonctionnement des institutions et le vocabulaire ».
Elle est à Besançon jusqu’au 31 août. « Mannheim est à 370 km, ce n'est pas très loin et il y a un train direct, mais c'est compliqué de faire des allers-retours en ce moment, avec la crise Covid ». Elle vit en colocation, avec la bourse du service civique. La vie est plus chère qu’à Mannheim. « Les pizzas, par exemple, c’est le double ! ». Elle aurait aimé pouvoir voyager un peu plus en France que ce que lui a permis la crise sanitaire. « J’ai quand même pu découvrir des villes comme Dijon ou Belfort. »
S.P.
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