Jérôme Cuenot pédale en moyenne 400 à 600 km par semaine. Son objectif : participer aux championnats de France de cyclisme handisport, les 22 et 23 juin à Nancray. «C’est un rêve de pouvoir faire de la compétition» dit-il. Le cyclisme en tandem pour déficients visuels existe depuis une trentaine d’années en France. Non voyants et malvoyants peuvent courir, à condition de trouver un partenaire « guide ». Sa vue empêche Jérôme de passer le permis mais ne lui interdit pas le sport. «En loisirs, j’ai fait de la course à pied ou de la natation. Cela me fait du bien, cela pemet de se dépenser et de se dépasser. C’est une hygiène de vie dont j’ai besoin». A 24 ans, il pratique le vélo depuis longtemps en loisirs. Cette année il a pris une licence au club Handisport Pontarlier Maîche Morteau, ce qui lui permet de s'entraîner plus régulièrement. «Je recherchais un « pilote » et on m’a appelé en novembre pour me dire qu’il y avait quelqu’un . Arnaud Hidalgo, en l’occurrence, bénévole et disponible pour accompagner les sorties et les courses de Jérôme, mais aussi Jeff Chevrey qui le remplace le cas échéant. «Le coéquipier est très important. Le tandem demande beaucoup de coordination, de communication, d’entente. Le guide est devant, c’est lui qui change les braquets, qui donne le signal pour se mettre en danseuse ou se rasseoir. Il faut se parler, pour gérer l’effort, pour savoir si ça va, si la vitesse convient». La coordination demande connaissance mutuelle, entraînement, réglages, automatismes. «Récemment, on a fait deux contre-la-montre, dans le cadre du Tour du Jura puis à Arc-et-Senans. Le premier ça allait à peu près, le deuxième, c’était encore mieux». Aux championnats de France, pour lesquels il cherche encore des sponsors, il y aura un contre-la-montre et une course en ligne de 80 km, avec peut-être la présence du médaillé paralympique Alain Quittet.
En attendant, le jeune homme originaire de Sancey-le-Long s’entraîne, entre son travail comme aide-comptable chez Laser Cheval et une vie sociale qu’il apprécie au FJT les Oiseaux, où il réside actuellement. «C'est bien de parler de lui se réjouit Arnaud Hidalgo. Il le mérite».
Stéphane Paris
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