Cet été, Jeff the Fool se produit au Little town festival de Cramans dans le Jura (6 août). A la rentrée, il sera à Détonation, le festival de la Rodia. S’il est désormais parisien, le Bisontin de 27 ans continue à venir se produire dès qu’il peut dans la région. Dix ans après s'être lancé dans le DJing, Antoine a acquis une certaine réputation sous cet alias Jeff the Fool. Elle a grandi en même temps que celle du Thé chaud, association dont il est l’un des instigateurs. «C’est avec le collectif que j’ai commencé à mixer en public il y a environ 4 ans».
Il a bâti son parcours avec ce collectif, en mode autodidacte et enrichissement mutuel. «Mes didacticiels, c’est les copains. J’ai commencé avec des platines en apprenant les techniques sur le tas. Les potes m’ont appris à jouer deux ou trois accords de synthé, alors je bidouille un peu de ce côté» dit-il. «Je ne regarde pas comment font les autres DJs, je préfère faire à ma façon, à l’inspiration et à l’expérience».
Une expérience qui a débuté dans le hip-hop et le scratch avant d’évoluer vers la house. «J’étais vraiment hip-hop. Quand mes potes m’ont fait découvrir la house, je ne connaissais pas du tout, mais j’avais envie de passer à autre chose, de me lancer en soirée alors qu’avant j’étais surtout producteur». Aujourd’hui, il conserve ses bases hip-hop et house mais ne souhaite pas s’y limiter. «On est assez diversifié au Thé chaud. Certains restent house pure et d’autres comme Inclose ou moi n’hésitons pas à mettre du rock et même d'aller jusqu'à la pop». Ses goûts musicaux sont d’ailleurs assez éclectiques : «j’écoute beaucoup de musique. Du rap, du jazz, de la chanson française, de la pop…».
Comme Inclose, il n’a pas manqué d’être présent à la release party du Thé chaud, le 26 juin dernier, offrant au public des sets appréciés sur la terrasse ensoleillée de la Rodia. «Encore aujourd’hui, il y a de l’appréhension avant chaque set. Même si là encore l’expérience sert : à force, on se rend compte des trucs qu’il faut faire, de ce qui met le feu. On voit comment le public répond et on a toujours des morceaux fétiches avec lesquels on sait qu’on va relancer. Il faut aussi apprendre à ne pas se laisser dépasser par ses émotions, être rodé sur le plan technique, savoir enchaîner les morceaux. Comme je préfère le vinyle, c’est limité en quantité, mais il faut quand même préparer une sélection assez large. Personnellement, je vais à fond, je change beaucoup, j’aime bien parfois oser mettre des morceaux improbables, casser le rythme. Mes sets durent 1 h, 1 h 30 mais j’aimerais essayer d’en faire des plus longs».
Autre perspective, la composition. «J’en fais de plus en plus. Mon objectif pour Détonation est de faire un live et d’en tirer un EP. Et puis plus tard, j’aimerais évoluer. Pourquoi pas faire un groupe live plus proche de la pop electro par exemple ?» Un avenir qui s'écrira de toute façon à l'inspiration.
S.P.
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