Victor en est à son 2e hiver de saisonnier sur les pistes de ski de fond du haut Doubs. Le plus souvent à Mouthe, il dame, accueille, renseigne les usagers, vend des forfaits et intervient en cas de besoin. « Je suis arrivé mi-décembre et en un mois je n’ai eu qu’une intervention. C’est plus tranquille que le ski alpin ! ». Il vient de Loudun, dans la Vienne, pas tout à fait un lieu de ski nordique. « J’ai découvert le ski de fond quand j’étais en Erasmus en Suède. Au départ, j’ai passé le BNSSA pour être sauveteur aquatique l’été et j’ai voulu compléter par un job d’hiver. Je suis venu l’an dernier après avoir postulé sur Pôle emploi comme secouriste. J’ai aimé la neige, le froid, le côté relationnel. Et le job est sympa, on fait moins la police que dans les piscines ! ». Même le damage lui plaît. « Quand je dame, je commence à 5 h 30, j’adore l’ambiance dans la neige à ce moment ».
Cette année, il a commencé par passer la formation spécifique. Trois semaines au centre national de ski nordique et de moyenne montagne à Prémanon, sous l’égide de l’Espace nordique Jurassien. « C’est assez accessible. Pour le test technique, il suffit de s’entraîner ». La formation aborde entre autre la connaissance du milieu montagnard, le secourisme adapté à ce milieu, la réglementation.
Parmi ses tâches annexes, il y a du balisage et l’enneigement des pistes quand il en manque. « On se contente d’aller en chercher à proximité. Il y a une notion écologique importante dans le nordique : on essaie de s’adapter avec ce qu’on a, on coupe le moins d’arbres possible, on fait le moins d’aménagements possible ». La nature semble une donnée importante dans l'esprit de ce jeune homme de 24 ans. Après la saison, ce titulaire de licences en psychologie et en anthropologie, veut faire un service civique en parc naturel régional.
Etre autonome et responsable
Antoine est lui aussi embauché par la communauté de communes des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs, mais il est plutôt basé aux Fourgs. Arrivé le 14 décembre, il est là jusqu’au 15 mars, voire plus en fonction de l’enneigement. Il travaille en station depuis 2017 et a suivi la formation de pisteur secouriste en 2018. Ce qui lui plaît, c’est d’être « dans la nature », un mot qui jalonne son parcours. Né à Bourg-en-Bresse, il y a 23 ans, il a suivi le BTS option protection de la nature avec biqualification moyenne montagne à Montmorot, dans le Jura. Il a également effectué un service civique dans l’organisation de la compétition de VTT la Forestière. « Pisteur secouriste est surtout un job d’accueil mais on a des tâches variées, c’est ce qui est intéressant. On peut par exemple installer les espaces ludiques de plus en plus présents sur les départs de pistes. Par rapport à la formation « ski alpin », on n’est pas habilité à transporter une victime en skis. On utilise une motoneige. De toute façon, je ne pense pas avoir le niveau de ski alpin suffisant ».
Durant son premier mois d’exercice, il est intervenu 3 fois, pour des traumatismes au genou. Les problèmes d’épaules, de genoux, de bassin et les malaises représentent les principaux accidents sur un site nordique. Selon lui, « en saison d’hiver, on trouve des jobs. Les stations cherchent du monde et il y a beaucoup de turn over ». Celui de pisteur secouriste passe toutefois par quelques qualités : « avoir le sens de l’accueil, être souriant, connaître son secteur, avoir conscience de ses responsabilités. Et être autonome car on n’est souvent seul. Rien n’est jamais comme sur le papier, on est toujours en train de s’adapter ».
Stéphane Paris
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