Jules Bernardet a cerclé de rouge les dates du 7 au 11 octobre 2020. Cette semaine-là , à Pau, le céiste pontissalien devrait participer aux courses de sélection pour les JO de Tokyo. Un challenge de taille : il n’y a qu’une seule place en jeu pour 15 athlètes. Jules ne part pas favori, mais il a de l’ambition et de la volonté. «
Ce sera rude, il n’y a pas eu beaucoup de courses avant la sélection et la préparation était plus compliquée que d’habitude. Mais je me lève tous les matins pour ça, essayer de participer un jour eux Jeux ».
Qui sait ? Le haut niveau se joue parfois à des détails. Lui-même l’a expérimenté l’an dernier.
« Pour la sélection en équipe de France 2019, j’étais en position de force avant la dernière course car Cédric Joly avait « raté » la sienne. Je me suis senti pousser des ailes jusqu’au dernier quart où j’ai loupé une porte, ce qui a permis à Cédric d’être sélectionné pour finalement devenir champion du monde ! C’est un bon copain alors mon raté a finalement eu du bon ! Malgré la concurrence on est proche, on s’entraide ».
Cette anecdote, il la raconte comme l’un des meilleurs souvenirs de sa jeune carrière ! Même dans un sport individuel, on peut rester altruiste. Il insiste d’ailleurs sur l’importance du
Canoë-kayak Pontarlier, club de ses débuts.
« La ville, le club m’ont toujours aidé. Je suis fier de les représenter, même à l’étranger. Si j’ai dû m’en aller, c’est pour poursuive ma progression, au pôle espoir puis au pôle France depuis 2 ans à Pau. Mais c’est un super club ; j’y suis toujours licencié. Si j’ai aimé ce sport au début, c’est en partie parce que j’ai commencé dans un bon groupe, une bonne ambiance. Je me suis senti à mon aise tout de suite ».
Beaucoup de travail
S’il ne participe pas aux prochains Jeux, il a encore le temps. L’étudiant en 1re année de Staps n’a que 20 ans. Emmanuel Brugvin, conseiller technique et champion du monde de slalom 1999, le place aisément
« parmi les 10 meilleurs Français de sa tranche d’âge ». Les entraîneurs du CK Pontarlier l’ont vu arriver il y a seulement 8 ans et ont assisté à une progression impressionante. Jules tempère :
« Je n’ai pas été performant tout de suite. J’ai passé des années à avoir du mal. Mais je voulais progresser. Je pense que ça a été une progression permanente, avec parfois des petits paliers. Mais surtout beaucoup de travail ».
Dans son cursus, pas d’autre sport. Il a commencé le slalom à 13 ans, il n’a plus arrêté.
« Ma mère en faisait. Il y avait aussi un kayak chez mes grands-parents. En le voyant, j’ai eu envie d’essayer. Paradoxalement, je déteste la natation, mais j’aime bien l’eau. Je suis allé au CKP et j’en ai tout suite fait beaucoup. Petit, j’y allais deux fois par semaine – maintenant c’est deux fois par jour ! A Pontarlier, c’est spécialité slalom, alors j'en ai toujours fait. J’ai débuté en kayak puis on m’a mis sur un canoë, j’ai adoré et je n’ai plus lâché. Rapidement, il y a eu la compétition, les week-ends en déplacement, les stages ». L’intensité de l’entraînement de haut niveau n’a pour l’instant engendré aucune lassitude.
« Dans la mesure où je n’ai pas atteint mes objectifs, j’ai toujours envie de m’entraîner ».
Au contraire, c’est l’épisode du confinement qui a eu tendance à lui saper le moral.
« C’était compliquĂ©, je m’ennuyais beaucoup, le kayak e manquait, naviguer me manquait. Je m’entraĂ®ne pour la compĂ©tition en travaillant des choses prĂ©cises et lĂ il n’y avait plus de finalitĂ© immĂ©diate. Faire de la muscu dans mon garage n’était pas motivant. Mais je me suis bien reposĂ© ! »Â
S.P.
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.